‘’Itinéraire d’un enfant d’Afrique’’, de Jean Dib Ndour
Sorti il y a quelques mois à peine, ‘’Itinéraire d’un enfant d’Afrique’’ est le premier roman de l’expatrié Jean Dib Ndour. Hôtelier de formation, ce trentenaire sénégalais est devenu auteur pour redorer, quelque part, l’image d’une Afrique malmenée par les grands médias mondialisés.
‘’Je vis en France et l’image qu’on a de l’Afrique, de l’islam, c’est le terrorisme, les guerres… Or l’Afrique, celle dans laquelle j’ai grandi, est tout autre. C’est aussi un continent de paix, de fraternité, de dialogue, de culture et d’éducation’’, a expliqué Jean Dib Ndour lors d’une conférence de presse tenue récemment à la Maison de la Culture Douta Seck.
Son livre, le premier qu’il a écrit, est disponible depuis peu à Dakar dans toutes les ‘’bonnes’’ librairies et, également, en ligne pour commande.
Intitulé ‘’Itinéraire d’un enfant d’Afrique’’, le roman est une sorte de mémoires rédigées de son vivant par un auteur immergé dans la quête nostalgique d’une réalité déjà derrière lui, puisqu’il est aujourd’hui expatrié en France.
Cette réalité, c’est celle de son terroir, le village de Nguéniène (Joal Fadiouth, département de Mbour), et des aventures d’enfant qu’il a abritées tel un royaume de l’autre côté de l’arc-en-ciel.
Mais cette même réalité, c’est aussi celle de l’histoire de son père, un handicapé moteur dont la trajectoire de vie est quelque part similaire et s’imbrique dans celle du fils pour finir là où tout (re)commence pour ce dernier.
De manière plus générale, ‘’Itinéraire d’un enfant d’Afrique’’ n’est pas l’histoire d’un individu… Au contraire, elle est celle de chacun d’entre nous. L’auteur, à grand renfort d’anecdotes et d’histoires vécues auxquelles tout le monde peut s’identifier, réussit à plonger son lecteur dans un décor qui lui paraît quelque part familier…
Le village sérère de Nguéniène, au fil des neuf (9) chapitres qui composent l’ouvrage, est dépeint de par les scènes qui composent son quotidien, le tout dans un langage économe de fioritures. Ce qui rend les 175 pages de l’ouvrage très digestes, au point même de pouvoir être lues d’un trait.
La seule fantaisie (à proprement parler) que s’autorise l’auteur est de commencer chaque chapitre de son livre par un proverbe européen ou, au contraire, bien de chez nous...
Jean Dib Ndour cherche à ‘’donner une meilleure image de l’Afrique’’, car les thématiques ne sont pas toujours heureuses : mariage forcé, dureté du quotidien des femmes, tares de la société africaine et dialogue islamo chrétien sont autant de thèmes développés par l’auteur. Qui refuse ici de faire dans le blanc et le noir, fait preuve d’un esprit ouvert et critique et s’interroge avec honnêteté sur les souffrances, les difficultés et nombreuses interrogations que vit l’Afrique rurale… Mais toujours avec une note d’espoir.
‘’Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finira par se lever ‘’, conclut-on, de belle façon, sur ces mots de Jean Dib Ndour.
Sophiane Bengeloun