Publié le 30 Dec 2020 - 22:23
NOUVEAU DIRECTEUR GENERAL

Abdoulaye Koundoul sur scène, l’espoir est permis à Sorano

 

 
Il quitte la Direction des arts pour la Direction générale de la Compagnie du théâtre national Daniel Sorano. Abdoulaye Koundoul y remplace désormais Sahit Sarr Samb qui fait valoir ses droits à une pension de retraite.
 
 
La Direction des arts est l’épine dorsale du ministère de la Culture. Ainsi, celui qui la dirige travaille avec presque tous les acteurs culturels. Quitter cette dernière pour la Direction générale de la Compagnie du théâtre national Daniel Sorano peut être chose aisée. Abdoulaye Koundoul, Directeur des Arts sortant et nouvellement nommé Directeur général de Sorano, a déjà travaillé avec les artistes des arts vivants. Ainsi, il est assez outillé pour faire revivre la Compagnie du théâtre national Daniel Sorano où il a officiellement pris fonction hier.
 
Depuis quelques années, ces artistes demandent à retrouver le rôle stratégique qu’ils jouaient dans la politique étrangère de feu Léopold Sédar Senghor. Plus simple, ils réclamaient une visibilité de leur travail. Un chantier démarré avec brio, il y a quelques années, par l’ancien DG de Sorano, Massamba Guèye. Il avait réussi à produire le premier album de l’ensemble lyrique traditionnel, depuis sa création. Il avait également organisé des séances de présentation d’œuvres du ballet la Linguère ainsi que de la troupe théâtrale. Le Dr Massamba Guèye avait établi un calendrier de rendez-vous périodique avec la presse. Et à chaque occasion, était mise en avant l’une des structures de Sorano et un espace du théâtre. Beaucoup ont découvert sous son magistère que Sorano ne se résumait pas à la grande salle de spectacle.
 
Aujourd’hui, Abdoulaye Koundoul, qui a piloté beaucoup de projets plus vastes à la Direction des arts, pourrait terminer ce travail et les artistes attendent plus de lui. ‘’Monsieur le DG, nous espérons qu’avec vous, toutes nos difficultés seront résorbées’’. Parmi celles-ci, la restauration de l’espace qui est plus que vétuste. D’ailleurs, le directeur sortant, Sahite Sarr Samb, a annoncé qu’un travail a été entamé dans ce sens.
 
En outre, aussi vastes que puissent être les chantiers à Daniel Sorano, ils ne sont pas à la hauteur de ceux de la Direction des arts, il y a quelques années. Et M. Koundoul y a réussi de belles prouesses. Ce qui fait espérer qu’il peut réaliser des miracles à Sorano.
 
Ainsi, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, on se doit de lui reconnaître qu’il est compétent et est un travailleur hors pair. En atteste le travail abattu à la Direction des arts. Abdoulaye Koundoul y est arrivé, il y a cinq ans et trois mois. Alors que certains ne connaissaient pas vraiment les missions de cette direction, il a su, par des actes, les promouvoir et les faire connaître.
 
Ainsi, on a su qu’être directeur des Arts ne signifiait pas seulement représenter le ministre de la Culture à des manifestations ou distribuer des subventions. En effet, depuis quelques années, les journées mondiales dédiées aux différents arts ont une tout autre allure dans leur organisation. La Journée internationale du théâtre est devenue un moment phare de l’agenda culturel national. Et les artistes sont au cœur de son organisation sous la houlette de la Direction des arts. ‘’C’est à eux d’organiser cela. Nous ne faisons que les orienter, les épauler et les soutenir financièrement’’, disait, en son temps, M. Koundoul. Un comité est mis en place à cet effet. Il est d’ailleurs devenu le Comité de suivi de la relance du théâtre dirigé par le comédien Kader Diarra. ‘’Abdoulaye Koundoul est un travailleur. Personnellement, j’ai des problèmes avec lui, parce qu’il était trop rigoureux et je lui disais qu’avec les artistes, il faut être souple. Et après, j’ai compris le pourquoi. C’est vraiment quelqu’un de modeste, d’humble, de sérieux et de très généreux. Il mérite de se retrouver à Sorano. Cela fait 25, voire 30 ans qu’il est dans le milieu, et si toutefois le ministre m’avait demandé mon avis pour la direction de Sorano, je lui aurais suggéré de nommer M. Koundoul. C’est un grand diplomate’’, a d’ailleurs témoigné M. Diarra.
 
La Journée internationale de la danse est également devenue plus festive, avec un cachet institutionnel et une envergure nationale. Il en est de même pour la Fête de la musique. Au cœur de toutes ces initiatives, sont placés les acteurs du secteur. Une démarche inclusive qui a payé à bien des moments. C’est le cas avec les acteurs des cultures urbaines. Après une demande de mise à leur disposition d’un fonds de financement, des rappeurs ont travaillé avec la Direction des arts pour définir les orientations de ce dernier. Ensemble, ils ont, par conséquent, établi ce qu’on peut appeler des ‘’règles’’ pour une gestion sans ambiguïté des 300 milliards F CFA alloués par l’Etat. Dans ce cadre, il a été décidé que les acteurs devront présenter des projets sur la base desquels ils seront financés. Un comité de lecture, composé d’experts indépendants et de cadres du ministère de la Culture, était chargé de choisir les projets à soutenir. La coordonnatrice du FDCU, Atta Seck Dia, se chargeait de superviser l’exécution de ces derniers. L’argent est logé au Trésor public et tous les bénéficiaires y vont pour récupérer leurs sous. En trois ans d’existence, ce fonds est sans nul doute le plus verrouillé du ministère de la Culture.
 
C’est sous le magistère d’Abdoulaye Koundoul que le Sénégal a remis son premier rapport quadriennal de la Convention 2005de l’Unesco. ‘’Par la grâce de Dieu, sous notre magistère, le Sénégal a soumis pour la première fois après une attente de 10 ans son premier rapport en 2016, suivi du second en 2020 soumis exactement le 20 juin. A l’instar du premier, il accorde une grande place aux politiques territoriales et il a fait l’objet de restitution publique le 26 octobre 2020’’, a-t-il d’ailleurs rappelé lundi lors de sa passation de service avec la nouvelle directrice des Arts, Khoudia Diagne.
 
C’est sans compter les partenariats qu’il a ‘’eu à cœur de développer pour renforcer (ses) réalisations’’. ‘’Il s’agit de la reconduction de la convention avec le Québec, la conférence que nous avons tenue au Grand Théâtre et qui a consacré le Sénégal comme pays invité d’honneur du FMUA, mais aussi la réalisation des plans architecturaux et la signature d’une convention de partenariat avec l’ONG Osiwa, avec à la clé un appui financier de 300 000 dollars. Il y a aussi la réhabilitation de la galerie du Village des arts en partenariat avec la fondation Sonatel, pour un montant de 60 millions F CFA’’, a-t-il rappelé.
 
A ce palmarès glorieux, l’on peut ajouter le texte sur le statut de l’artiste. Le premier du genre dont l’écriture est entamée depuis presque une dizaine d’années. Le texte est adopté en Conseil des ministres et attend de l’être par les parlementaires.
 
Beaucoup de choses ont été faites, mais pas tout. La relance du Grand Prix du Chef de l’Etat pour les Arts et les Lettres a été une réussite. Mais l’on a pu continuer son organisation pour diverses raisons.
 
Ainsi, les chantiers ne manquent pas pour Khoudia Diagne. Il est attendu d’elle le suivi de la réhabilitation du Village des arts. Un point épineux ! Il en est de même pour le processus d’adoption de la loi sur le statut de l’artiste. Première femme directrice des Arts, Khoudia Diagne est confiante quant à la réussite de sa mission.
 
‘’Je mesure la portée de la confiance et tout le défi d’une gestion performante et réussie à laquelle je suis invitée. Et je voudrais humblement et respectueusement assurer, à l’autorité, mon engagement indéfectible à œuvrer pour que la DA continue de plus belle à jouer sa partition dans la marche de notre département, avec l’entrée en vigueur des budgets programmes’’, a-t-elle dit.
 
Aussi, a-t-elle ajouté : ‘’Je mesure à juste titre l’ensemble des actions à réaliser. Je m’engage dans cette vision construite voulue par la hiérarchie. C’est une mission ardue mais pas impossible, car la réussite vient au bout de l’effort et du travail d’équipe.’’
 
BIGUÉ BOB
 

 

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