Publié le 24 Feb 2015 - 01:02
OUSMANE SONKO (INSPECTEUR DES IMPÔTS ET DES DOMAINES)

‘’L’émergence n’est pas une affaire de taux de croissance’’

 

Un an après le groupe consultatif de Paris, les services du Ministère de l’Economie et des Finances se veulent optimistes quant à une bonne mise en Œuvre du Plan Sénégal Emergent. Mais, à  en croire  l’inspecteur principal des impôts et des domaines, Ousmane Sonko, ‘’le Sénégal, depuis 1960, a assis ses politiques publiques sur de mauvais paradigmes en empruntant de l’argent pour se développer’’.

‘’Aucun pays au monde ne peut jamais se développer en empruntant de l’argent’’, croit savoir le leader du parti  Patriotes du Sénégal pour la transparence, l’éthique et la fraternité (Pastef)  pour qui, ‘’le Sénégal peut se développer avec ses propres ressources financières’’. Estimant ainsi que ‘’le PSE qui est censé mener le Sénégal vers l’émergence est un leurre’’, Ousmane Sonko soutient que ‘’même si on appliquait tout ce qui se trouve dans ce plan, on n’atteindra pas l’émergence’’. ‘’L’émergence n’est pas simplement une affaire de taux de croissance. Un pays peut faire 12% de croissance sans pour autant être émergent’’, déclare-t-il.

Pour sortir le pays de l’ornière afin d’asseoir une bonne politique de développement, Ousmane Sonko est d’avis qu’il faut changer de paradigme ‘’en protégeant notre économie à travers une préférence nationale de nos entreprises et par une protection tarifaire’’.  ‘’Il faut travailler à créer une initiative locale dans des secteurs que nous maîtrisons et faire appel à l’expertise étrangère dans des secteurs que nous ne maîtrisons pas’’. Et même dans ce cas, il faut, selon Ousmane Sonko, ‘’protéger en poussant l’entrepreneur étranger à ouvrir une société avec un partenaire sénégalais qui va détenir 60% du capital comme cela se fait en Chine’’.   

Il faut réfléchir sur un modèle de développement autocentré avec l’ouverture sur les vrais bailleurs qui veulent nous appuyer. 

 

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