Les acteurs s’attaquent aux nombreux gaps
Les acteurs de l’éducation nationale ont souligné, hier, en marge de la journée de pré-revue du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence/éducation formation, un certain nombre de gaps quant à l’accès des enfants à l’éducation.
Une pré-revue du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et la transparence/éducation et formation (Paquet) a été faite, hier, par l’Etat du Sénégal. Elle a permis d’apprécier l’état d’avancement de la mise en œuvre du Paquet (2018-2022). Les ministères en charge de l’Education et de la Formation et les organisations de la société civile en ont profité pour apporter leur contribution.
En effet, souligne le coordonnateur de la Cosydep, Cheikh Mbow, le système éducatif fait face à des gaps énormes qu’il faut résoudre de manière définitive. Il s’agit, entre autres, des données et statistiques de l’éducation nationale qui, depuis 2015, n’ont pas été mises à jour. ‘’Vous ne pouvez rien planifier, si vous n’avez pas de données suffisantes. C’est pourquoi il faut privilégier le financement des données. Le gouvernement devrait accorder plus d’attention, en termes de ressources à injecter, à la Direction de la planification pour que l’on puisse collecter des données qui permettront une bonne planification des réponses’’, indique le coordonnateur de la Cosydep.
En effet, il y a un déficit en salles de classe, en supports, manuels et en enseignants estimé à 40 000. C’est pourquoi M. Mbow déplore le fait que ce sont les mêmes problèmes qui reviennent, malgré les efforts consentis. ‘’Il faut que l’on travaille à être plus pragmatique, en ayant des recommandations ciblées qui adressent des questions particulières pour lesquelles nous déciderons ensemble de résorber de manière définitive’’, lance-t-il. Car, pour lui, il n’est pas acceptable qu’en 2021, il y ait encore des enfants qui sont dans la rue et qui ne savent ni lire ni écrire, avec aucune offre éducative.
L’Etat doit, estime-t-il, travailler pour que l’éducation pour tous puisse être une réalité au Sénégal, pour remettre dans le circuit les enfants qui sont hors d’école qui sont au nombre d’un million cinq cent mille. ‘’Nous pensons que l’accès à l’éducation doit être une préoccupation forte pour le gouvernement et de nous tous, pour que l’on puisse faire la pression nécessaire, pour ne plus voir un enfant qui ne sait pas lire, ni écrire’’, a-t-il lancé à l’endroit des acteurs.
Toutefois, le responsable de ce département, Jean-Noël Diène Thuang, a tenu à rassurer quant à la disponibilité du financement pour la mise à jour des données du secteur de l’éducation nationale. Le directeur de la Planification et de la Réforme de l’Education, Cheikhna Lam, a ajouté que cette année est particulière, puisqu’ils vont reconduire, pour l’année à venir, les recommandations qui ont été formulées l’année dernière. Il veut qu’ensemble, ils puissent les réorienter, afin d’avoir un plan de mise en œuvre assez opérationnel, réaliste et pour se donner les moyens de les réaliser, en tenant compte du contexte traversé.
Ainsi, il a salué l’initiative qui a permis de recueillir la masse d’observations, de remarques et d’apprécier les pas effectués l’année dernière et de se projeter sur les défis.
AIDA DIENE