Publié le 12 May 2015 - 13:28
PARALYSIE DANS LE SECTEUR DE LA SANTE

Le Sutsas décrète une grève générale de deux jours

 

La lutte que mène le Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé est loin d’être terminée. Le Sutsas a décrété hier une grève de 48 heures pour les mardi 19 et mercredi 20 mai. Et dit n’avoir pas peur des ponctions de salaires.

 

Le Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé (Sutsas) a décidé d’aller en grève générale le mardi 19 et mercredi 20 mai prochain, avec respect des urgences et du service minimum. Les camarades de Mballo Dia Thiam entendent ainsi dérouler leur deuxième plan d’action. Des assemblées générales et de mobilisation dans les sections et unions régionales sont prévues.

Selon le secrétaire général dudit syndicat, Mballo Dia Thiam, ils veulent faire appliquer les sept points restants de la plate-forme minimale adressée aux autorités qui, ‘’non contentes d’allier la parole à l’acte en matérialisant les accords signés le 17 février 2014, continuent à faire des manœuvres dilatoires et à jouer la carte du pourrissement’’, a fulminé M. Thiam.

A l’en croire, le syndicat a donné suffisamment de temps au gouvernement et une large période de grâce au ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck. ‘’Pendant ce temps, le gouvernement continue de tergiverser. Sur l’élection de représentativité syndicale dans le secteur de la santé et de l’action sociale, aucun acte n’est disponible. Aucune date n’est encore fixée. Sur le statut du personnel, même si le document a fini de faire tout le circuit, il n’est pas encore adopté en Conseil des ministres. Sur les heures supplémentaires, le gouvernement, après avoir promis une régie d’avance, est revenu  pour dire que la signature du décret est toujours possible, donc rien de concret. Pour le statut des PCA et des directeurs d’établissements publics de santé, les textes seraient toujours dans le circuit insondable du gouvernement’’, a-t-il fustigé.

‘’Nous n’avons pas peur des ponctions de salaires’’

Par ailleurs, ces syndicalistes précisent n’avoir pas peur des ponctions de salaires car, disent-ils, ils en ont tout le temps subi. ‘’Nous n’avons jamais voulu être divertis par ces ponctions de salaires. De 1984 à nos jours, il y a eu des moments où on n’a perçu que 12 000 francs pendant deux mois. Certains de nos camarades ont été victimes de radiation ou de rétrogradation. En 2011, on a décrété plus de 1000 heures de grève et on n’a pas eu de coupure, peut-être que le climat social ne s’y prêtait pas.

Mais si l’Etat effectue des ponctions sur nos salaires, nous sommes prêts à l’assumer’’, a précisé Mballo Dia Thiam. Toutefois, le syndicaliste en chef du Sutsas n’hésite pas à inviter dans ce débat une jurisprudence française, laquelle disait : ‘’Quand la grève est de la responsabilité de l’employeur, les journées ne sont pas coupées. Si elle est du fait des travailleurs, les journées peuvent être coupées. Comment voulez-vous, après avoir signé des accords, que vous ne soyez pas capable de les respecter après un an. Les gens se mettent à lutter pour les faire respecter et vous vous permettez de les couper. C’est comme si on cherche à diviser les syndicats ou à les fragiliser’’, a soutenu Mballo Dia Thiam.

VIVIANE DIATTA

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