Publié le 17 Dec 2015 - 17:48
PARTICIPATION DU SENEGAL A LA COALITION ISLAMIQUE CONTRE LE TERRORISME

Les alliés approuvent, l’opposition attend une déclaration solennelle 

 

La volonté de notre pays de participer à la coalition islamique antiterroriste formée par l’Arabie Saoudite ne semble pas faire l’unanimité au sein de la classe politique nationale. Si la décision est approuvée par les alliés, l’opposition par contre attend une déclaration solennelle du pouvoir. 

 

Le terrorisme prend de plus en plus  de l’ampleur dans le monde. Pour lutter  contre ce fléau, 34 pays ont décidé de s’unir dans une coalition islamique antiterroriste formée par l’Arabie Saoudite. Cette coalition regroupe 20 nations africaines dont le Sénégal. Cette participation de notre pays à maintenir la stabilité   dans les foyers pris d’assaut par le terrorisme est bien accueillie dans certaines formations politiques.

 Selon le porte-parole du Ps, son  parti ne trouve rien d’anormal et d’incohérent à ce que le Sénégal fasse partie d’une coalition internationale contre le terrorisme. Abdoulaye Wilane appelle ses compatriotes à se rappeler de ‘’l’intérêt national, du rang et de la responsabilité du Sénégal en Afrique et dans le monde’’. ‘’Notre pays a toujours adossé ses choix en matière d’intervention militaire pour pacifier une localité, un pays ou une zone, pour secourir un Etat, aux dispositions pertinentes du système des Nations unies’’, déroule le maire de Kaffrine. Mais pour Abdoulaye Wilane, ‘’les questions qui relèvent de la diplomatie, de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale doivent à tout moment faire l’objet d’un consensus car, dit-il, il y va de l’intérêt supérieur de la nation’’.

‘’Cette coalition internationale pour lutter contre le terrorisme comporte l’adhésion de pays  arabo-musulmans, africains, occidentaux… Le Président du Sénégal qui dispose d’informations auxquelles n’accède pas le commun des Sénégalais est à la tête d’un pays présent au Conseil de sécurité. Il est membre non permanent mais bénéficie d’un certain nombre d’informations qui échappe à tous leaders d’opinion sénégalais’’, a-t-il précisé. Il prône ainsi la responsabilité de tout un chacun et recommande le traitement de la question avec   prudence. ‘’Nous devons nous abstenir de trémousser par voie de presse inutilement, c’est-à-dire en parler comme si nous évoluons en fonction des informations. Nous devons en parler avec responsabilité, sens de la mesure, un sens bien compris de l’intérêt du Sénégal’’, a-t-il rajouté.

Une recommandation que semble partager le député et membre de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Zator Mbaye. Le parlementaire appelle à plus de retenue et de responsabilité dans ces questions hautement stratégiques. ‘’Au Sénégal, les gens pensent pouvoir se prononcer sur toutes les questions sans pour autant maîtriser les tenants et les aboutissants. Les questions de sécurité ne doivent pas être débattues  sur la place publique’’, a déploré le ‘’progressiste’’. Par ailleurs, il estime que le Chef de l’Etat a toutes les prérogatives  pour engager le Sénégal dans toutes les politiques sectorielles possibles. ‘’Le président de la République est chargé de définir la politique intérieure et extérieure de la nation, dans laquelle  il y a les accords de défense, diplomatiques…’’ a expliqué Zator Mbaye. Selon qui, il n’y a aucun inconvénient à ce que le Sénégal puisse participer à une coalition de cette nature.

Du côté de la Ligue démocratique, l’on salue aussi cette initiative de coalition contre le terrorisme. Pour le porte-parole, Moussa Sarr, ‘’le terrorisme est un fléau mondial  donc, il faut une coalition de toutes les forces éprises de paix et de justice’’.

‘’Le président de la République ne peut pas faire ce qu’il veut de l’armée’’

 Cette participation de notre pays à la coalition islamique n’est pas approuvée par toutes les formations politiques. Dans l’une de ses publications sur sa page Facebook, Mamadou Diop Decroix se demande si ‘’le Sénégal entre en guerre contre l’Etat «islamique»’’ ? Le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) évoque l’article 59 de notre constitution qui stipule que ‘’la déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée nationale’’.

Selon le député de Aj/Pads, une telle implication du Sénégal dans la guerre contre l’EI n’a jamais été évoquée ni discutée dans notre pays, encore moins au sein de la représentation nationale.  ‘’Dans les pays démocratiques qui se sont engagés, les peuples en ont largement discuté et les Parlements ont été saisis, sans compter qu’il s’agit jusqu’ici des pays les plus puissants du monde qui ont des intérêts énormes dans l’épicentre de cette confrontation’’, a soutenu Diop Decroix. A l’en croire, ‘’le président de la République ne peut pas faire ce qu’il veut de l’armée même s’il en  est  le Chef suprême. Il a besoin de l’aval de la représentation nationale pour engager le Sénégal dans une guerre’’.

Le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) demande  ainsi au président de la République d’édifier le peuple  à travers une adresse à la Nation ou toute autre formule convenable. Toujours sur sa page Facebook, Mamadou Diop Decroix rappelle les difficultés éprouvées par nos troupes dans le cadre de leur action de maintien de la paix  au  Mali.

Au Parti démocratique sénégalais, l’on attend une déclaration solennelle du gouvernement avant  de formuler un quelconque  commentaire. Babacar Gaye, porte-parole du parti : ‘’Je préfère ne pas me fier uniquement à une dépêche d’agence. C’est une question très sérieuse  donc nous attendons que le ministre des Affaires étrangères ou le porte-parole du gouvernement se prononce de manière solennelle sur la question. Et le moment opportun, le Parti démocratique sénégalais avisera.’’

HABIBATOU TRAORE (STAGIAIRE)

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