La banque asséchée
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Nombreuses sont les personnes qui pensent que donner de leur sang peuvent leur causer des ennuis de santé. Au moment où la banque de sang connaît des difficultés dans son stock, le major du laboratoire invite les populations à donner de leur sang.
Le constat est sans appel. La banque de sang de Mbour est vide. Elle rencontre aussi de réelles difficultés pour collecter le liquide vital. Mouhamadou Lamine Dramé, responsable de la banque de sang et du laboratoire de Mbour, invite la population à se mobiliser pour changer la donne. Le nombre de demande de poches de sang ne cesse d’augmenter. Alors que, dans le même mouvement, le nombre de donneurs prend la courbe inverse. Depuis le mois de Ramadan, l’hôpital connaît une pénurie, dit-on. D’ailleurs, ce mardi matin, il y a des va-et-vient incessants, mais pas un seul n’est venu pour faire un don. Ils sont tous là pour faire des analyses. ‘’Depuis le mois de Ramadan, nous sommes confrontés à une pénurie. Le jour de la Korité d’ailleurs, on avait un cas urgent de transfusion. On ne savait pas à qui nous adresser, parce que les gens étaient dans l’euphorie de la fête. C’était difficile, mais, par la grâce de Dieu, on a pu en obtenir’’, explique Mouhamadou Lamine Dramé.
Un gap de 2 000 poches de sang à combler par an
Le responsable de la banque de sang et du laboratoire de Mbour renseigne que, dans l’année, le besoin est de 5 000 poches ‘’mais, se désole-t-il, nous n’en obtenons que 3 000’’. ‘’Dès que l’on collecte, il y a une demande. La demande est tout le temps là’’, soutient-il. Dans la région, les gens ne sont pas très enclins à faire un don de leur sang. ‘’De temps à autre, une association, ainsi que des agents de la brigade des sapeurs-pompiers, la police ou de la gendarmerie nous aident beaucoup’’, explique le chef laborantin. En effet, le jour de la célébration de la journée des sapeurs-pompiers, il était totalement difficile d’atteindre les 50 poches. Le laboratoire de Mbour fournit tout le département et les groupes rares [rhésus PLUS] causent plus de souci. ‘’Je vois des cas difficiles, mais par la grâce de Dieu, on parvient à les régler. Parfois, je me demande si la population est bien informée de l’importance du don de sang’’, se demande Dr Dramé.
Trouvée sur son lieu de travail, mère Amy Ciss déclare avec humour : ‘’Je ne peux pas donner du sang, puisque je n’en ai pas assez.’’ En fait, elle n’est pas la seule à penser de cette manière. Même les plus jeunes pensent ainsi. Ne pouvant plus rester dans leur laboratoire dans l’attente de la providence, des agents du laboratoire font des descentes sur le terrain. ‘’Nous faisons des sorties, mais on ne récolte que 25 poches. Et chaque sortie nous coûte 150 000 francs CFA. L’hôpital ne dispose pas de laboratoire mobile pour aller à la rencontre des populations. Alors, l’hôpital décaisse 150 000 F pour les dépenses, c’est-à-dire la collation, l’achat de carburant, etc. pour nous permettre de faire nos sorties. Mais parfois, on n’arrive pas à faire ces sorties, faute de moyens’’, déplore-t-il.
KHADY NDOYE