Publié le 2 Feb 2012 - 19:15
PEOPLE - VANESSA EDORH, MISS DIASPORA SÉNÉGAL 2011

''Ce que je dis aux politiques...''

 Vanessa Edorh, Miss diaspora Sénégal 2011

 

Qu'avez-vous ressenti quand le jury vous a plébiscitée ?

J’étais contente. Parce que je vais rentrer à Paris avec une récompense. Il y a des gens qui me soutiennent à Paris. Ils s’attendaient à ce que je rentre avec la couronne et cela me fait plaisir de rentrer avec la couronne.

 

 

Votre sacre vous a-t-il surprise ?

Oui, franchement je ne m’y attendais pas. Elles étaient toutes jolies ; les pronostics peuvent s’avérer faux. Moi, j’avais fait mon propre pronostic et, à la fin, ce n’était pas cela. Dans un concours, on ne peut jamais faire un pronostic valable.

 

 

Quel était votre pronostic à vous ?

(Rire) Je ne le dis pas, car la gagnante est très jolie. Elle le mérite. De même que ses dauphines. Toutes trois, elles faisaient partie de mon pronostic. Elles méritent toutes les trois leurs places.

 

 

Avez-vous gardé le contact avec les autres candidates ?

Oui bien sûr, avec Penda (ndlr : Miss Sénégal 2011), Miss Thiès et les autres. Avec les réseaux sociaux, j’espère qu’on va pouvoir travailler et faire des choses ensemble.

 

 

À votre avis, qu’est-ce qui a pesé sur la balance et décidé le jury à porter son choix sur vous ?

(Elle hésite) Cela, je crois qu’il faudra le demander aux membres du jury... Je ne sais pas. Peut-être que c’est ma taille. Je mesure 1m 78. Peut-être aussi mon discours.

 

 

Après votre sacre comme Miss Sénégal-Paris et avant votre arrivée à Dakar, des rumeurs ont circulé vous concernant, surtout par rapport à votre nationalité. Cela ne vous a-t-il pas démoralisée ?

Bien sûr, les rumeurs ça démoralise toujours, mais ça passe après. Jamais je ne m’étais retrouvée comme ça et qu’on parle de moi comme ça. Mais bon, comme on dit, les rumeurs il ne faut pas y croire. Et aujourd’hui je suis passée à un autre stade, je suis au-dessus de tout cela. Donc, on peut raconter des choses, mais ce n'est pas cela qui va m’atteindre. Mon entourage me connaît assez bien pour savoir ce que je suis capable de faire et ce dont je ne suis pas capable.

 

 

On a dit que vous n’étiez pas sénégalaise...

J’ai grandi à la Sicap entre Liberté 1 et Liberté 2. J’ai fréquenté l’institution Notre Dame jusqu’en classe de 4e avant de rejoindre les ''Maristes'' qui est l’une des meilleures écoles de Dakar où j’ai obtenu mon Bac. C’est après mon Bac que je suis allée en France continuer mes études. Je parle bien wolof.

 

Pour ceux qui disent que je suis togolaise, on n’a peut-être pas la même notion des choses. Moi, j’ai grandi avec ma mère, ici, au Sénégal. Même si j’ai le sang togolais, c’est ma culture et mon éducation qui comptent pour moi. Quand je dis que je suis sénégalaise, c’est par rapport à mon éducation et ma culture que je connais.

 

Quand je dis que je suis cap-verdienne, c’est par l’éducation que ma mère m’a donné. Je ne renie pas mes origines togolaises parce que je le tiens de mon père. Mais, moi, je dis que mes origines sont sénégalo-cap-verdiennes par rapport à mon éducation et aux valeurs qu’on m’a inculquées.

 

 

Quel est votre nouveau challenge en tant que Miss Diaspora ?

Depuis Paris, j’ai essayé de faire des choses pour les orphelins. Et c’est ce que je compte continuer à faire. Je veux mener des actions autour de ça, du soutien à des orphelins.

 

 

Le soir de votre sacre, vous avez décliné vos ambitions si vous veniez à être élue présidente de la République. Face à la tension au Sénégal, quel message lancez-vous aux politiques ?

On a besoin de notre stabilité à Dakar et au Sénégal. Il y a des choses plus importantes à faire que ce qui se passe en ce moment et dont on n’a vraiment pas besoin. Et le mardi 31 janvier (NDLR : l’entretien a été réalisé hier), il y a un étudiant qui est décédé. Aujourd’hui, au Sénégal, la jeunesse n’est bien prise en main. On a besoin qu’ils (les leaders politiques, NDLR) prennent en main notre jeunesse parce que c’est elle qui manifeste, c’est elle qui n’a pas de travail.

 

C’est les jeunes qui n’arrivent pas à réussir leur vie alors qu’ils ont une famille derrière qui attend. On doit se concentrer sur notre avenir et essayer de sauvegarder la paix. Cet étudiant tué devait avoir son diplôme par rapport à d’autres Sénégalais qui n’ont pas eu cette chance-là. Il devait avoir son diplôme, devenir quelqu’un, représenter le Sénégal quelque part dans le monde et servir son pays. On ne lui a pas laissé ce temps, il a été tué.

 

Pour moi, le plus important, c’est le développement de notre pays et permettre la scolarisation des enfants, car c’est eux qui resteront ici. Tous les étudiants sénégalais qui vivent en France savent qu’on est mieux chez soi, c’est-à-dire, ici (au Sénégal). Mais on n’a plus envie de revenir, on se demande ce que l’on va faire si on revient.

 

 

Que diriez-vous au prochain président ?

Pour le prochain président qui va arriver, il faut qu’il fasse tout pour qu’on sache qu’il est là pour nous. Aujourd’hui, on a juste besoin d’un président qui nous montre qu’on peut avoir confiance en lui et qui nous assure la stabilité. On avait confiance en Me Abdoulaye Wade mais avec tout ce qui se passe, moi personnellement, j’ai de moins en moins confiance en lui. Parce qu’on a perdu des frères et des sœurs et aucun homme politique n’aimerait perdre son frère ou sa sœur.

 

Aux manifestants, je dis que la violence n’a jamais rien réglé. Aujourd’hui, Me Wade n’a pas réagi malgré tout ce qui s'est passé, avec tout le respect qu’on a pour lui. Il faut aussi qu’on pense à nous, ça suffit ! Il faut que les manifestants arrêtent et qu’on attende les élections avant de perdre encore d’autres frères et sœurs.

 

 

Pensez-vous faire carrière dans le mannequinat ?

Non, pas du tout. Quand on se présente à une élection de miss, ce n’est pas pour être mannequin. C’est plutôt pour être une porte-parole.

 

 

Il se dit sur certain site du Net que vous sortez avec une icône du foot ivoirien, en l'occurrence Olivier Kapo ?

Je ne veux pas en parler. Allez voir sur le Net. Cela n’intéresse personne de savoir avec qui je sors. Et ce n’est pas le rôle d’une miss.

 

 

Quel est votre plus beau souvenir ?

Le jour où j’ai eu mon bac.

 

 

Le pire ?

Le jour du décès de mon père en 2008.

 

BIGUÉ BOB

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