Les zones les plus menacées
Dans la commune de Poponguine Ndayane, l’érosion a atteint une cote critique. Des maisons ont été abandonnées tout au long de la plage. Derrière le palais présidentiel, appelé petit palais, une grande falaise constitue une digue de protection naturelle qui le met à l’abri des vagues. Il n’en est pas de même des bâtiments ont été érigés devant cette falaise. Ils se sont tous écroulés. De ce fait, il y est devenu rare de voir une construction appelée pieds dans l’eau.
Du haut de cette falaise d’une cinquantaine de mètres, on aperçoit les débris de maisons dévastées par la furie des vagues. Près du site Kisito, un bâtiment en terrasse s’est effondré dans l’eau. Tout au long de la plage de Poponguine qui n’a périodiquement que quelques mètres de plage, c’est le même décor triste. En période de haute marée, la zone sud où se trouve la seule plage de la localité est engloutie par l’eau de la mer et en période de marée basse, l’eau se retire pour laisser une vingtaine de mètres.
Palmarin menacé de disparition
Jadis très grand, le village de Palmarin a vu sa superficie réduite par l’eau de mer qui a pris possession de larges bandes de terre. Antoine Faye tire la sonnette d’alarme. « Palmarin va disparaître dans 5 ou 10 ans. Je suis alarmiste, mais peut-être que cela va durer beaucoup plus que ça. Mais évidemment, à regarder la morphologie et l’historique de Palmarin, de la baie Sine Saloum, et ce qui se passe actuellement, ça fait peur. Parce que jusqu’à la pointe de Djifer, il y a une dégradation exponentielle et une avancée de la mer, de la furie des vagues qui font qu’on a même une île maintenant au point de ce qu’on appelait Sangomar. Site qui aujourd’hui est actuellement en pleine mer’’.
‘’Donc, poursuit-il, si vous êtes de Palmarin et que vous êtes âgé de 30 à 50 ans et que vous observez, vous devez savoir qu’il y a des choses vraiment graves qui sont en train de se passer. Et c’est dû aux effets du changement climatique. Pas plus que 3 ans avant, tous les fils du village s’étaient rués à Palmarin, parce que le baobab centenaire était tombé du fait de la pluviométrie. Ceci a été un véritable événement», déclare le coordonnateur du groupe thématique financement, Antoine Faye qui originaire de la localité.
Ce village dont la principale activité économique était l’agriculture est passé d’une activité agricole à une activité halieutique. Par un manque d’espace et de la fertilité des sols qui sont devenus marécageux, l’agriculture et l’élevage ont cédé la place à la pêche qui jouait un rôle secondaire. De ce fait, la localité est devenue strictement un terroir de pêcheurs parce que les terres arables ont été englouties par les eaux.