L’histoire générale du Sénégal revisitée en podcasts
Ce lundi a eu lieu la cérémonie d’accrochage de la télévision dédiée aux podcasts sur l’histoire du Sénégal à la place du Souvenir africain. Un moyen pour les Sénégalais de revaloriser leur patrimoine.
‘’Xam sa demb, Xam sa tay’’/’’Connais ton passé, pour connaître ton présent’’, est un concept initié par le centre culturel allemand Goethe Institut Sénégal, en collaboration avec la maison de l’oralité et du patrimoine Kër Leyti et avec l’aide des Archives nationales. Ce projet revisite l’histoire du Sénégal avec des figures religieuses, politiques et culturelles qui l’ont marquée de leur empreinte : Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, Seydi Hadj Malick Sy, Aline Sitoé, les femmes de Nder, cardinal Hyacinthe Thiandoum, Lamine Guèye, Valdiodio Ndiaye, Ndiadiane Ndiaye, etc.
‘’L’idée, c’était d’écrire l’histoire générale du Sénégal. Mais généralement, les Sénégalais ne sont pas des lecteurs. On devait voir comment faire pour accéder à ces contenus par l’oralisation pour revenir lire l’histoire générale du Sénégal, mais aussi comment faire pour que les Sénégalais puissent comprendre leur patrimoine, aimer ce pays en comprenant qu’on a une histoire et répondre à ceux qui disent que l’Afrique n’est pas entrée dans l’histoire’’, a expliqué le directeur artistique du projet, Dr Massamba Guèye.
Ainsi, le but était d’avoir un outil pédagogique à travers des podcasts et s’ancrer pour mieux s’ouvrir.
En outre, ajoute-t-il, ‘’il y a eu une étape de recherche, une étape d’écriture des textes et une étape de réécriture des textes, car le texte scientifique qui sort de l’université est un texte froid. Il y a une distance entre le chercheur et le contenu, a-t-il rappelé. Trois stratégies ont été utilisées pour pouvoir toucher le public cible : la répétition, l’accroche et au niveau oratoire les assonances et les allitérations. Ce qui a permis d’avoir un texte oral à partir d’un texte écrit par le professeur Ibrahima Wane, selon Dr Massamba Guèye.
Initialement, les textes à l’oral devaient se faire en français et dans la langue de communication de masse, le wolof. Notre objectif aujourd’hui est que l’ensemble des langues codifiées puissent accéder aux ressources. Pour cela, il suffit de doubler les voix dans les différentes langues. Dans les podcasts réalisés, fait-il savoir, ‘’on a révélé des cohérences. L’une des plus grandes cohérences est de montrer que le Sénégal est fait de continuité culturelle.
Quand on prend par exemple la légende de Samba Guélaguidjégui du Fouta, on ne peut pas parler de lui sans pour autant aller à Bakel où sa mère était. On ne peut parler de Koly Tenguela sans parler de son père Soundjata Keita. L’autre épisode qui nous a marqués, c’est sur le Saloum, mais aussi sur le Rip. En travaillant sur Maba Diakhou Ba, on se rend compte qu’il est de Ndiogou Ba et de Diakhou Dièye. Une de ses femmes était aussi de la famille d’Alboury Ndiaye. L’on comprend ainsi pourquoi Lat Dior était allé voir Maba Diakhou. Il y a un lien entre les Sérères et les Peuls, et de Ndiogou Ba on a un ancrage dans le milieu. En travaillant sur Serigne Touba, on a la même chose. On se rend compte que Serigne Touba et Mame El Hadj Malick ont le même ancêtre’’.
Ce projet comporte 32 épisodes. L’objectif est d’aller à 100 épisodes.
Ces podcasts devront, par ailleurs, enrichir les bibliothèques des centres culturels régionaux. Les stations retenues sont la place du Souvenir, la maison Ker Leyti, le centre culturel Blaise Senghor, les régions de Kaffrine, Kaolack, Thiès, Matam, Louga, Saint-Louis et Ziguinchor.
NDEYE KHOUDIA DIENG(STAGIAIRE)