Mamoudou Ibra Kane se retire de la course
Le président du mouvement Demain C'est Maintenant, Mamoudou Ibra Kane, a fait savoir ce vendredi qu'il n'était plus en lice pour la Présidentielle du 25 février prochain.
Pour Mamadou Ibra Kane, "demain" ce n'est pas 2024. En effet, le leader du mouvement Demain C'est Maintenant s'est retiré de la course à la Présidentielle. En conférence de presse ce vendredi, le journaliste a donné les raisons de son renoncement. "Après concertation avec les responsables de notre mouvement, en plus de l'analyse effectuée sur le processus électoral, la décision a été mon retrait à la course de l'échéance de 2024. Avec 261 candidats déclarés, nous nous sommes demandé si l’on n'assistait pas à une désacralisation de la fonction de président de la République. Certes, cette pléthore de candidats dénote une certaine vitalité de notre démocratie, mais en même, cela participe, à notre avis, à enlever le caractère sacré de cette tâche qui implique tant de responsabilités", s'explique Mamoudou Ibra Kane.
Nonobstant son retrait de la course, le journaliste n'a pas mâché ses mots sur le processus en cours. "Le parrainage qui est une étape cruciale du marathon électoral est à la fois biaisé et piégé. À la base, il est optionnel, mais nous avons vu des candidats ouverts et au parrainage citoyen et à celui des élus : maires et députés. Cette attitude de certains fausse, à mon avis, le parrainage. En définitive, cette belle trouvaille au nom de la démocratie n'est qu'une utopie et il faudra l'évoquer en profondeur après l'élection, en faire un audit si possible."
Mais selon MIK, ce désistement ne signifie pas abandon de la scène politique. Au contraire, le leader de DCM a fait savoir que le mouvement allait continuer d'exister, notamment être un "acteur à part entière" de la Présidentielle de 2024.
Dans cette même veine, M. Kane entend prêter oreille attentive à toutes forces engagées dans ce processus électoral en vue des probables futures alliances. "Même si je ne suis plus candidat, je ne ferme la porte à aucune formation encore en compétition. Pourvu que nos visions de la chose politique coïncident et que nos ambitions pour le Sénégal se rejoignent. Qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition, tant qu'ils comprennent notre idéal de co-construction du Sénégal, on peut envisager un compagnonnage pour la Présidentielle du 25 février".
Toujours dans cette actualité présidentielle, Mamoudou Ibra Kane s'est également attardé sur la récente sortie du candidat Boubacar Camara préconisant le renvoi de l'élection. "Boubacar Camara, on respecte sa position sur sa demande de report de l'élection. Mais nous considérons en retour qu’on doit respecter le calendrier républicain. On vote depuis des décennies au Sénégal et la Présidentielle s'est toujours tenue à date échue. Alors, sacrifions à la tradition".
Assises nationales autour de la migration irrégulière
Ce face-à-face avec la presse n'était pas qu'un moment politique. MIK a aussi abordé la question migratoire plus que jamais d'actualité. "L'émigration clandestine, avec son lot de morts toujours plus conséquent, est un drame. C'est la raison pour laquelle nous préconisons des assises nationales autour de cette question. Gouvernants, familles, société civile, nous devons redonner espoir aux jeunes. L'épanouissement à domicile est bien possible pour cette jeunesse. Mais tout un chacun devra y mettre du sien. Il ne faudrait pas que cela soit un énième séminaire autour du sujet dont les conclusions seront mises au tiroir, mais une vraie concertation avec un mémorandum pertinent qui sera appliqué à la lettre afin d'endiguer une bonne pour toutes ce fléau", a préconisé M. Kane.
Toujours sur l'actualité nationale, le président de DCM a évoqué l'autodafé de Kaolack. "Ce qui s'est passé récemment à Kaolack est condamnable, cela ne nous honore pas, ne nous ressemble pas. Ce n'est pas sénégalais, ce n'est ni un acte béni par nos religions, encore moins par nos us et coutumes. Cette scène invraisemblable nous interpelle tous. Nous sommes en train de perdre quelque part notre humanisme’’.
Mamadou Diop