Macky promet une gestion ''exemplaire''
''Une gouvernance exemplaire et 'rassemblée'''. C’est ce que propose le candidat Macky Sall au Sénégalais en matière de bonne gouvernance et de transparence. Dans son projet de société, le challenger d’Abdoulaye Wade s’engage à rendre la justice indépendante et moderne. Jugeant le pouvoir judiciaire actuellement ''sous tutelle du pouvoir exécutif, instrumentalisé par ce dernier'', Macky Sall promet de renforcer l’indépendance du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par ''sa composition, son organisation et par son fonctionnement''. En outre, il entend procéder à ''des réformes de fond des lois afin de moderniser nos codes civil et pénal'' mais aussi de ''revoir nos procédures afin de garantir une plus grande diligence, agilité et rapidité de la justice''. Par ailleurs, la Cour des comptes aura, d'après le candidat, une indépendance budgétaire et verra ses compétences s’élargir à la Présidence et au Parlement. Autre nouveauté proposée, la création d'un Haut conseil pour la promotion de la démocratie et des droits humains (HCPDDH) qui disposera des prérogatives de la Commission électorale nationale autonome (CENA), du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et du Médiateur de la République qui, par conséquent, seront supprimés.
Selon l'ancien Premier ministre, c’est lui dotant de moyens et instruments de son indépendance que la justice pourra ''éradiquer la corruption''. Laquelle, dit-il, ''sape les fondements de la République, freine les transactions, décourage l’investissement et crée un état d’insécurité judiciaire incompatible avec un climat propice à la création de richesses''.
Comme mesures clés, Macky Sall promet l’élaboration d’un Programme national global sur la prévention de la corruption. Dans ce cadre, les corps de contrôle et de régulation (CNLCC, l’Inspection générale de l’État (IGE), l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP) seront renforcés. Il s'engage aussi à la transposition ''immédiate'' dans le droit national de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Et, la CNLCC et la Cour des Comptes auront le pouvoir de saisine ''en cas de carence du parquet''. La procédure pénale sera aussi réformée ''en introduisant une plus grande automaticité des poursuites face au principe de l’opportunité de la poursuite''.
Du train de vie de l’État
Pour marquer la rupture, Macky Sall promet de mettre en place un gouvernement de rassemblement national de 25 ministres maximum. Cela permettra, selon lui, de réduire drastiquement le train de vie de l’État. Concernant la Présidence de la République, elle serait mise ''sous contrôle de la Cour des comptes et du Parlement'' ; lesquels auront un droit de regard sur les fonds qui sont alloués au Palais. Toujours dans cette politique d’austérité, le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar, compte ''supprimer les voyages en 1ère Classe pour les membres du gouvernement/administration ainsi que des logements conventionnés'' qui grève le Trésor public. En outre, les Agences nationales et la carte diplomatique (suppression au moins de 15 ambassades) seront rationalisées. Le cumul des mandats (entre toute fonction exécutive et toute fonction élective) ne sera plus toléré.
Par ailleurs, Macky Sall s'engage à réaliser ''l’audit des comptes et des politiques publiques suivi d’un débat public parlementaire sur les recommandations''. Et pour éviter toute possibilité d’enrichissement illicite, les membres du gouvernement, directeurs généraux des entreprises et des établissements publics sont tenus de faire leur ''déclaration de patrimoine'', en plus de rationaliser leur salaire.
Réforme de l’administration publique
Le fonctionnement de l’administration posant problème, Macky Sall promet d’améliorer l’accueil des citoyens dans les services publics, la fiabilisation de l’État civil et du cadastre, le rapprochement de l’administration des citoyens et la qualité de service. Pour ce faire, il sera mis en œuvre une ''démarche qualité dans tous les services de l’administration visant une certification suivant des normes internationales de tous les services clés''. Autrement dit, procéder à la ''déconcentration fonctionnelle de l’administration'' : maintenir les directions générales des grands ministères stratégiques à Dakar et transféré toutes les directions sectorielles en les répartissant dans les différentes régions. Pour une gestion de proximité plus poussée, toutes les communautés rurales seront transformées en communes.