Interrogations autour des nombreux bulletins nuls
Au Mali, les résultats du premier tour de la présidentielle réservent des surprises. Il y a la nécessité d’un second tour, sur lequel tout le monde ne pariait pas, il opposera donc Ibrahim Boubacar Keita à Soumaïla Cissé. Il y a aussi le taux de participation historique, de 51,54% qui montre l’implication des Maliens dans le renouveau du processus démocratique du pays. Et il y a les 400 000 bulletins nuls qui suscitent de nombreuses interrogations.
En tout, plus de 400 000 bulletins nuls ont été jugés suffisamment peu clairs pour être pris en compte lors du premier tour de l'élection présidentielle malienne. Cela représente 11% des votes, de quoi faire basculer une élection.
Boureima Allaye Touré est le président du Conseil national de la société civile, membre du Pôle d’observation citoyenne électorale. Pour lui, ces bulletins nuls sont dus à la méconnaissance de beaucoup d’électeurs, qui n’ont pas su comment s’y prendre : « Les explications que nous avons trouvées c’est le pliage rapide du bulletin avant que l’encre ne sèche, la mauvaise pose de l’empreinte dans le cadre indiqué. Il y a aussi la pose de l’empreinte qui déborde sur le cadre et la photo de l’autre candidat ».
Cissé dénonce une tentative de fraude
Mais d’autres, comme Soumaïla Cissé, y voient plutôt une tentative de fraude, orchestrée dans les bureaux de vote. Le candidat indique d’ailleurs avoir déposé des recours auprès de la Cour constitutionnelle. Boureima Allaye Touré ne va jusque là : « Nous, en tant que société civile qui n’est ni pour l’un ni pour l’autre (des candidats, ndlr), nous ne pouvons pas interpréter ça comme ça. Nous nous mettons dans le sens de l’insuffisance des capacités des agents électoraux à mieux faire leur travail ».
La société civile malienne demande aux autorités d’organiser une campagne de communication pour expliquer comment voter en vue du second tour.
RFI