La fiscalité et les frais de douanes indexés
L’Association des diffuseurs artistiques et de festivals du Sénégal (Adafest), en partenariat avec la direction des Arts, a organisé avant-hier un atelier sur la diffusion des biens et services culturels. Une rencontre qui a vu la participation des acteurs culturels du public et du privé.
La diffusion artistique, une problématique au Sénégal. La question était au cœur du débat entre les acteurs culturels du privé et du public, mercredi dernier, au cours d’un atelier. La rencontre a été organisée par l’Association des diffuseurs artistiques et de festivals du Sénégal (ADAFEST) en partenariat avec la direction des Arts. Le constat fait par cette association est que les acteurs culturels nationaux ne sont pas suffisamment outillés pour faire face à la concurrence étrangère dans un marché local peu réglementé. Ainsi, l’objectif de cette rencontre est de contribuer, grâce à l’accompagnement institutionnel, à la consolidation des entreprises de diffusion par la mise en place d’un plan d’actions pour mieux structurer la chaîne de valeurs grâce à une réglementation appropriée.
L’Adafest veut en même temps améliorer les infrastructures de soutien à la production et accompagner le financement alternatif. Cependant, le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz, indique que pour faciliter le marché de la diffusion des biens et services culturels au Sénégal, il faut changer le cadre fiscal et douanier. ‘’Le cadre fiscal et douanier n’est pas attractif et cela plombe le marché des biens et services culturels. Par exemple pour la relance du cinéma, il faut des équipements et cela n’est pas facile. Mais tout n’est pas perdu’’, dit-il toujours optimiste. A son avis, l’organisation des manifestations culturelles coûtent cher. ‘’Les normes de l’UEMOA fixent le barème des taxes à 15 voire 20% mais au Sénégal, l’ensemble des taxes et redevances d’exploitation peuvent aller de 30 à 33%", a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, pour le conseiller technique du ministre de la Culture et de la Communication Abdou Aziz Dieng, il faut un équilibre réglementaire du marché de la diffusion des biens et services culturels face à la concurrence étrangère. Aussi, invite-t-il les réalisateurs sénégalais à proposer des productions de qualité avec de bons films commerciaux pour pouvoir s’imposer et donner aux télévisions sénégalaises un contenu local.
Pour le président de l’Adafest Ousmane Faye, il faut que ce secteur soit réglementé car le problème qui secoue le milieu incombe aussi bien au secteur public qu’au privé. L’ancien directeur de la TFM, Tapha Diop note, qu’il y a de très sérieux problèmes dans tous les secteurs de la culture et cela, depuis très longtemps. ‘’C’est la même discussion qu’on nous a toujours servie et aujourd’hui, on redémarre avec le même discours. Nos enfants vont revenir pour le même problème et c’est bien dommage’’, regrette-t-il. Toutefois, il dénonce l’attitude du ministre de la Culture qui, à son avis, ne fait pas son travail comme il le faut. ‘’On a beau échanger, cela ne va rien changer tant que chacun n’assume pas ses responsabilités’’, tranche-t-il.
HABIBATOU WAGNE