"Je ne dois pas être entendu"
Dans le dossier du jugement de Hissène Habré, Abdoul Mbaye se défend face à l'opposition Sénégalaise qui réclame sa tête pour avoir reçu l'argent de ce dernier.
Dans une interview accordée à Lobs, le premier ministre a tenu à se dédouaner de toutes les accusations pesants contre lui. A l'en croire, il ne peut pas être poursuivi dans cette affaire, encore moins entendu. «Tout comme il avait besoin d'un tailleur, il a eu besoin d'un banquier. Il a été mon client et il a déposé dans la banque que je dirigeais des sommes qui n'avaient rien d'excessifs», a laissé entendre l'ancien banquier.
De son avis, la transaction de l'ex-dirigeant Tchadien est «normale» et «non interdite». En réponse aux libéraux qui exigent sa démission pour s'expliquer dans ce dossier, Adboul Maye martèle: «Habré est poursuivi pour crime contre l'humanité. Il n'a jamais été poursuivi pour avoir détourné de l'argent public. Et je ne vois pas en quoi on va me demander de venir à la barre témoigner».
Pour rappel, les députés du Parti Démocratique Sénégalais avaientt introduit une motion de censure à l'Assemblée nationale pour que le premier ministre renonce à son poste afin de se présenter à la barre dans le procès Habré.
En décembre dernier, cette motion a été rejetée car seul 14 députés avait voté en faveur de la requête introduite par le groupe des Libéraux et démocrates du Parti démocratique sénégalais. Abdoul Mbaye avait réfuté les «opérations de blanchiment» dont on l’accuse alors qu’il occupait les fonctions de Directeur Général de la CBAO au début des années 1990.
Les Chambres Extraordinaires Africaines devant juger Hissène Habré ont été mises en place le 8 Février dernier à Dakar.
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