Manda-Douane, la porte d’entrée des épidémies
Le département de Vélingara a une bonne couverture en matière de vaccination. Mais ce travail risque d’être assombri par le village de Manda-Douane qui constitue un véritable problème dans le district. Le superviseur du district sanitaire de Vélingara invite les autorités à installer un centre de santé dans cette contrée.
La vaccination à Vélingara est sur une bonne voie. Le département a eu un taux de couverture de 80% même s’il est confronté à quelques problèmes. Une de ces difficultés se nomme Manda-Douane. Situé dans la communauté rurale de Sinthiang Koundara, arrondissement de Bonconto, département de Vélingara et de la région de Kolda, Manda-Douane constitue un véritable casse-tête dans la vaccination des enfants. Habité par des populations migrantes, le lieu est source de beaucoup de maladies comme la rougeole. Aujourd’hui, tout ce que souhaitent les agents de santé de la région, c’est l’installation d’un poste de santé dans ce lieu pour éviter les épidémies.
Selon l’infirmier d’Etat, par ailleurs superviseur des soins au district sanitaire de Vélingara, Nicolas Ambroise Gomis, les vaccinations ont un impact positif dans le département. Dans les années 1990, le district était qualifié de ‘’district à épidémie’’. Le taux de couverture était faible. ‘’Aujourd’hui, on est à 80% de taux de couverture mais cela ne nous a pas empêché de faire une épidémie en mars dernier. Parce que, quelque part dans une zone donnée, s’il y a une baisse de la couverture, l’immunité baisse. Il suffit seulement qu’il y ait un enfant non vacciné pour que le virus soit transmis et c’est ce qui nous est arrivé à Manda-Douane’’, a expliqué M. Gomis.
Pour lui, Manda-Douane est la porte d’entrée des épidémies au niveau de la région, à cause de sa population migrante. ‘’Manda-Douane cause d’énormes problèmes à la commune de Sinthiang Koundara. Les enfants qui y vivent n’ont pas de carnet de vaccination, certains n’ont même pas d’extraits de naissance. Ce qui fait qu’on ne sait pas s’ils sont vaccinés ou pas. Du coup, quand un enfant vit avec une maladie comme la rougeole qui est très contagieuse, il contamine les autres et cela crée des épidémies. C’est pourquoi Manda-Douane nécessite un poste de santé parce qu’il regroupe tous les migrants’’, a-t-il plaidé. D’après toujours l’infirmier d’Etat, ce village est frontalier à trois pays. ‘’On n’a pas de problème avec la Gambie parce qu’elle a une bonne couverture vaccinale. Parfois, ce sont eux qui vaccinent nos enfants quand nous arrivons en retard. L’obstacle, c’est avec les deux Guinée’’, a soutenu M. Gomis.
Vacciner tous les enfants
Par ailleurs, il a lancé un appel pour l’amélioration de la communication. Car selon lui, le PEV avance tout seul. ‘’Les gens ont compris qu’il doit être accompagné par une communication forte et continue. Mais malheureusement, on met une communication par étape, qui ne nous accompagne pas parfois. On a besoin d’une communication continue, pérenne pour accompagner, renouveler les informations surtout en ce qui concerne la rougeole rubéole 2’’. Sur ce, un plan est mis en place à Vélingara, permettant d’améliorer le calendrier vaccinal de renforcer la communication, les activités avancées, fixes et mobiles.
De son côté, le chef du village de Sinthiang Koundara, Sadio Guèye, a aussi plaidé pour l’installation d’un poste de santé à Manda-Douane. ‘’Nos enfants sont immunisés. Ils reçoivent tous les vaccins. Le Seul problème que nous avons se situe à Manda. Les autorités doivent trouver une solution par rapport à la situation de cette zone’’, a lancé M. Guèye.
Pour Imam Abdoulaye Baldé, le mieux, c’est de vacciner tous les enfants. ‘’On ne sait pas à Manda-Douane qui est protégé de telle ou telle maladie. Le mieux, c’est de vacciner tous les enfants comme ils n’ont pas de carnet. C’est de cette façon qu’on peut les sauver des épidémies’’, a conseillé M. Baldé.
VIVIANE DIATTA