Les Jeunes reporters préparent le terrain
La convention des jeunes reporters du Sénégal, en partenariat avec Reporters sans frontières, a tenu durant trois jours une session de formation sur la protection et la sécurité des reporters en période électorale. Un moment d’apprentissage et de partage sur ce qui attend les journalistes.
La couverture de l’élection présidentielle reste une période où les journalistes et les techniciens des médias sont souvent confrontés à des difficultés. C’est dans ce contexte que la Convention des jeunes reporters du Sénégal et Reporters sans frontières ont organisé une session de formation sur la protection et sécurité des reporters en période électorale à Dakar, après l’étape de la région de Ziguinchor.
Durant ces trois jours de formation, les sessions ont été animées par des journalistes et experts pour préparer les jeunes reporters. Elles ont tourné autour du cadre juridique et institutionnel de la liberté d’information, du discours de haine, des compétences des médias en période électorale, du rôle du CNRA dans le processus électoral. Il a aussi été question de la manière d’éviter le piège de la désinformation en période électorale, de développer des relations de travail avec les forces de sécurité et du rôle des réseaux sociaux dans le processus électoral. Le rôle du Cored n’a pas été éludé, de même que l’importance de la carte nationale de la presse.
Les formateurs ont aussi fait cas de la confidentialité des données et du renforcement de la sécurité numérique pour les journalistes. Ces derniers ont aussi été initiés aux premiers secours.
Le président de la convention des jeunes reporters du Sénégal, Migui Marame Ndiaye, est largement revenu sur l’objectif de la formation. ‘’L’élection présidentielle de 2024 est très importante pour tous les sénégalais et nous sommes très attendus en tant qu’acteurs des médias, car on ne peut pas parler de démocratie sans pour autant parler de la presse. C’est pourquoi, nous avons trouvé nécessaire de mieux outiller nos membres pour assurer une bonne couverture médiatique durant la période électorale. Et quand on parle de période électorale, il y a différentes étapes : la pré-campagne, durant la campagne, le scrutin et même après le vote également. Avec Reporters sans frontières, nous avons demandé à des doyens de la presse, à des experts également de venir discuter avec les reporters pour qui la plupart sera une première d’aller sur le terrain, de suivre des candidats pour la couverture médiatique’’, a-t-il expliqué.
Le journaliste d’ajouter : ‘’Nous avons insisté sur notre responsabilité, surtout dans ce contexte tendu. Parce que c’est une période très propice pour faire dans la désinformation, la manipulation et la propagande, alors que les Sénégalais doivent élire celui qui va conduire la destinée de notre pays pour les cinq prochaines années. Nous devons aider ces Sénégalais à faire le meilleur choix, le soir du 25 Février 2024’’.
Insistant sur la question de la désinformation, il a déclaré : ‘’Au Sénégal, tout le monde se réclame journaliste, il suffit d’être derrière votre clavier sur les réseaux sociaux et de donner l’information en même temps que les journalistes. Nous devons savoir qu’il y a un aspect qui nous différencie de ceux qui utilisent les réseaux sociaux, c’est la vérification des faits. Nous devons prendre le temps de vérifier l’information, avant de la diffuser’’.
S’agissant de la sécurité des reporters, le journaliste a fait remarquer : ‘’Il est rare au Sénégal d’assister à un événement surtout politique sans qu’un professionnel des médias ne soit victime de violence de la part des acteurs politiques ou des forces de défense et de sécurité. C’est le lieu pour nous de lancer un appel à l’endroit de tous ces acteurs-là : qu’ils assurent la sécurité des reporters sur le terrain. Les patrons de presse, également, doivent voir comment mieux s’organiser durant cette période là. Ce n’est pas normal que le candidat prenne en charge le reporter. Si nous laissons cette opportunité au candidat, nous risquons de ne pas faire convenablement notre travail. Le mieux c’est d’être totalement indépendant durant également la campagne électorale.’’
De leur côté, les participants ont été ravis de prendre part à cet atelier de formation. Ce fut cas de Arame Ndiaye, journaliste au quotidien national Le Soleil. « Ça sera une première pour moi. Ces trois jours m’ont aidée pour être prête à mieux appréhender l’élection présidentielle à venir avec des encadreurs et tous les outils nécessaires qui seront mis à notre disposition pour la couverture de l’élection’’, a-t-elle confié.
A la fin de la formation, des lots contenant des trousses de secours et des gilets de presse ont été remis aux participants. Le président de la convention a, par ailleurs, annoncé que cette session de formation va se tenir prochainement dans d’autres régions du pays.
NDEYE KHOUDIA DIENG