Le train risque de mourir en décembre
Transrail au bord du gouffre ! La société de transport ferroviaire s'achemine vers un ‘’règlement préventif’’ à partir du 31 décembre. Ce qui pourrait aboutir à une cessation d'activités des chemins de fer.
Pour une fois, syndicalistes et cadres de Transrail émettent sur la même longueur d’ondes. Conscients de la mort programmée de leur entreprise, le Satrail (Syndicat autonome des travailleurs du rail), le Sutrail (Syndicat unique des travailleurs du rail), et la Fetrail (Fédération des travailleurs du rail), en compagnie des cadres de l’entreprise, décident de s’unir pour sauver ce qui reste des chemins de fer.
«Nous sommes maintenant un et indivisible car l’urgence est de sauver l’entreprise et les travailleurs», a lancé Madiodio Diagne, secrétaire général de Satrail. C'était à l’entame d'un face-à-face avec la presse hier dans les locaux de l’entreprise. «Le règlement préventif arrive en fin décembre et à partir du 31 de ce même mois, nous ne serons plus sous-couverts», a-t-il ajouté. Conséquence : «Tous les créanciers pourraient alors du jour au lendemain mettre la main sur nos biens et nous conduire directement à la cessation d’activités», a expliqué dans une voix étreinte par l’émotion le secrétaire général de Sutrail, Oumar Cissé.
Pour éviter d'en arriver à cette extrémité, le syndicaliste explique : «Au mois d’octobre 2012, les autorités des Etats du Sénégal et du Mali se sont réunies à Dakar pour la continuité des chemins de fer avec un nouveau schéma mis en place depuis mai 2010 par l’ex-régime et qui tarde à être exécuté.» A l’issue de ladite rencontre, le schéma institutionnel retenu consistait à créer deux sociétés de patrimoine distinctes, au Mali et au Sénégal, et une société d’exploitation dont l'attribution serait ouverte à concurrence pour la gestion du corridor Dakar-Bamako, d'après Madiodio Diagne. Puis plus rien. «Les deux Etats avaient pris l'engagement au mois d’octobre à Dakar de demander au Tribunal de commerce une prolongation de 6 mois, mais rien ne semble avoir été fait, ce qui nous inquiète.»
S’engouffrant dans la brèche, Moussa Diop, porte-parole des cadres, exige une période de transition au cours de laquelle ils veulent conserver leurs salaires, leurs acquis et que Transrail continue à vivre», a-t-il affirmé. «C’est pour cela, note Oumar Cissé, que nous nous nous sommes concertés pour rencontrer les autorités et obtenir des réponses satisfaisantes pour tout un chacun.» Tout cela avant fin décembre «car nous serions alors exposés à tous les créanciers».
NDÈYE FATOU NIANG
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