Publié le 11 Jul 2013 - 16:02
RAMADAN ET PORT VESTIMENTAIR

 Les jeans cèdent la place aux tenues traditionnelles

 

En cette période de jeûne, hommes et femmes changent leur façon de s'habiller, afin de mieux être en adéquation avec ce temps de sainteté. Tromperie ou abnégation, EnQuête est allé à la rencontre des jeûneurs.

C'est parti pour un mois de ramadan. Une période de prière et d'abstinence, au cours de laquelle les fidèles changent de comportement et surtout de port vestimentaire, notamment chez les jeunes filles.

L'atmosphère est calme aux Hlm Grand-Yoff, en ce début de matinée. La population vaque à ses occupations. Khadidiatou Samb attend le bus pour se rendre à son travail. Classeur à la main, elle est vêtue d'une taille basse multicolore. À l'instar de la majorité des Sénégalais, la jeune dame a commencé son jeûne ce jour. Par conséquent, elle a décidé de changer son habillement, pour mieux se concentrer sur son jeûne, mais aussi oublier les mauvaises habitudes, afin de mieux professer sa foi. ''Je n'ai pas l'habitude de porter des boubous traditionnels. Mais la période nous l'exige. Une femme musulmane doit se couvrir tout le corps. Ce que je fais très rarement. Donc, pour le ramadan, je vais respecter les préceptes de l'islam, afin d'avoir le pardon de Dieu'', soutient-elle.

À peine a-t-elle terminé son propos que Saliou Tamba, attendant aussi le bus, se mêle à la discussion. ''Tu devrais avoir honte de dire ces mots. Une femme qui se respecte doit couvrir tout son corps. Cela ne vaut pas la peine de porter un boubou traditionnel parce que tes actes ne sont pas sincères'', lance-t-il à la dame. ''Ça ne te regarde absolument pas. Tu es loin d'être un saint, encore moins un ange. Occupe-toi de ce qui te regarde'', lui rétorque Khadidiatou. Les commentaires vont bon train, chacun essayant d'être plus prophète que le prophète. Le vieux Khadim Sy, très choqué de la situation, essaie de calmer les uns et les autres. '' Vous êtes en temps de jeûne. Ce n'est pas le moment des querelles. Cette fille ne fait que son travail. Ayez une pensée pieuse'', clame-t-il. ''C'est vrai que la femme doit s'habiller décemment. Mais personne n'a le droit de juger son prochain. Nous tous sommes pécheurs'', dit-il avec douceur et calme.

 

''Les garçons font du  check down''

A la cité Damel, le constat est le même. Beaucoup de filles sont retournées à l'orthodoxie, histoire de ''tromper'' le ramadan. Pour de bon ou pour un laps de temps ?  Mamy Diop pense que ''ce qui importe, c'est le changement de comportement''. ''Moi, dit-elle, j'ai rangé jean, haut et chemise. Je vais porter des tenues traditionnelles durant tout le jeûne''. Selon elle, même les imams qui passent tout leur temps à prêcher ne respectent pas tous les préceptes de l'islam. ''Il faut que les gens arrêtent d'indexer les filles. Nous faisons des choses que la religion interdit, certes, mais les hommes aussi. Il font du check down*. Ce n'est pas décent. Donc, qu'on laisse les gens vivre leur vie'', fulmine-t-elle.

Boubacar Barry est tailleur à Keur Damel. Il est très occupé par sa tâche. La mine un peu sévère, il discute avec calme. Selon lui, l'habillement est aussi important chez la femme que chez l'homme. ''Il est souvent reproché aux filles de ne pas se couvrir. Mais les hommes ne sont pas épargnés. Ils doivent s'habiller avec décence. La religion doit être respectée, en temps de jeûne comme en temps normal. On ne doit pas attendre le ramadan pour changer de port vestimentaire'', souligne-t-il.

 

''Les parents sont responsables''

Toutefois, il pointe un doigt accusateur sur les parents qui, selon lui, ne prennent jamais le temps d'éduquer leurs enfants. ''Les parents sont les principaux responsables de cette situation. Ils ne surveillent pas leurs enfants. Ce n'est pas la société qui va les éduquer à leur place. Le problème n'est pas de porter une tenue traditionnelle, mais une tenue descente'', indique-t-il.

Section: 
DE BARGNY À SALY : L’érosion côtière, un fléau qui dévore le littoral sénégalais
MINIMISATION RISQUES SANITAIRES ASSOCIÉS AU PÈLERINAGE : Le MSAS crée un manuel de procédures pour la couverture sanitaire du Hajj
COMMÉMORATION DE L’ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : Immersion dans l’univers poétique et politique du 1er président
KOLDA - ÉQUIPEMENT EN MOYENS MODERNES ET FORMATION : L’État arme les douaniers contre les narcotrafiquants
Matam-SAED
ENTRE JANVIER ET NOVEMBRE 2024 : 35 762 migrants sont arrivés en Europe
Trafic illicite de faux médicaments
DÉPART DE L’ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE : Diouf Sarr s’est retiré
Sénégalais bloqués à Mayotte
ACCÈS À DES TOILETTES POUR TOUS : 150 000 latrines et plus de 700 édicules sensibles au genre prévus d’ici 2029
JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANTS : Le Remidev regrette la recrudescence des départs
DR CHEIKH T. GADIO SUR LA CRISE DE LA CEDEAO : "Il faut organiser les assises historiques de la gouvernance en Afrique"
SAINT-LOUIS: FORMATION ET EMPLOI DES JEUNES : L’ITA forme  52 porteurs de projet
Cemga
Trafic de drogue
ESCROQUERIE : Un étudiant congolais risque deux ans de prison
DÉCÈS EN DÉTENTION DE L’OCTOGÉNAIRE MAMADOU GUEYE : Son avocat charge le parquet
PERSONNES DÉPLACÉES À L’INTÉRIEUR DE LEUR PAYS : 60 % préféreraient rester sur place plutôt que de retourner dans leur communauté d’origine
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Une requête déposée aux fins d’annulation déposée au CC
CONSEIL DES MINISTRES : Le PM fera sa DPG le 27 décembre