Publié le 26 Jul 2013 - 16:59
RAMADAN ET THÉRAPIE

 Quand les diabétiques ignorent les recommandations de leurs médecins

 

Même s'il y a certains patients qui suivent à la lettre les indications de leur médecin traitant, durant ce mois béni de ramadan, Nombreux sont les diabétiques qui n'en font qu'à leur tête. L'islam, selon eux, prime sur leur maladie.

Jeûner, lorsqu'on est malade. Un dilemme pour de nombreux patients pris entre le marteau de la privation d'aliments et son corollaire de souffrances et l'enclume de préceptes de l'Islam.

Si de nombreux citoyens souffrant du diabète ne se posent pas trop de questions et préfèrent suivre les conseils de leurs médecins qui leur demandent de ne pas jeûner, certains passent outre.

Hors de question pour eux de ne pas jeûner. C'est le cas de cette vieille dame de 80 ans qui jeûne malgré son âge avancé et son diabète. ''J'ai pris la décision de jeûner, malgré ma maladie et même étant sous insuline. Elle ne peut rien contre moi. Je suis plus près de la mort, donc je ne vais pas arrêter de jeûner à cause d'une maladie.'' Cela fait des années que cette ancienne parlementaire ne respecte plus les indications de son médecin durant le moi béni. Mais néanmoins, elle suit son régime à la lettre. Ce qui fait qu'elle s'est arrangée avec son médecin pour changer son régime à nouveau et diminuer les doses d'insuline. ''Avant le repas de l'aube (le xëdd), je prends ma glycémie. 2h après, je mesure. Ce qui me permet de bien gérer le mois et pour le moment, je n’ai pas de glycémie et je suis le jeûne sans problème.''

 

''Après la rupture, il ne peut même pas soulever le bras''

Trouvée dans l'enceinte de son école, M. Ba déclare ne jamais respecter les indications de son médecin durant le moi de ramadan. Le directeur est diabétique depuis maintenant 17 ans. ''J'ai toujours jeûné tout le mois béni. Pour moi, la maladie ne doit pas être un handicap et m’empêcher de suivre à la lettre ma religion.''  Chapelet à la main, il poursuit : ''Jeûner ne change en rien le régime que je fais depuis toujours. Je le suis précieusement. Le seul problème que j'ai est que je n'arrive  pas à prendre mes 6 cuillerées de riz, mais juste les bouillies de mil que je trouve meilleures''. Conséquence : ''Il reste très faible, ne mange pas beaucoup et passe tout son temps allongé. Après la rupture, il ne peut même pas soulever le bras'', déclare avec réprobation sa deuxième épouse.

 

''Je jeûne en cachette...''

Cet inspecteur des Impôts, diabétique depuis 23 ans, embouche la même trompette. ''Pourquoi ne pas jeûner, alors que je suis un musulman pratiquant ?''. Même si, poursuit-il, ''on doit accepter de faire face au danger. Dieu lui-même a interdit à tout musulman de faire quoi que ce soit au-delà de ses possibilités et compétences''.  Mais sa piété prend le pas sur sa raison. M. Samb jeûne tout le mois de ramadan, mais avec ''difficulté'', nous dit-il. Même étant intellectuel et sachant à quoi il s'expose durant ce mois, il jeûne sans arrière pensée et en cachette. Son médecin n'est pas au courant qu'il ne respecte pas ses indications. Comme excuse, M. Samb dit que c'est très pesant pour lui de ne pas jeûner, même s'il est sous insuline. ''Je rends grâce à Dieu, car je ne rencontre aucune difficulté durant ce mois où tout est béni. Seulement, je me sens un peu faible, vu que je limite mon alimentation et je que privilégie les bouillies et les jus de fruit sans sucre.''

 

 

L’AVIS DU DOCTEUR ABOUBACRY DIALLO

 

''Une glycémie sévère peut être mortelle ou entraîner des conséquences graves et irréversibles''

 

 

''Certains malades ont tout à fait raison de ne pas jeûner. Ils ont des diabètes qui risquent d’être déséquilibrés par le  ramadan. Lorsqu’on jeûne, on fait baisser la glycémie. Et une glycémie sévère peut être mortelle ou entraîner des conséquences graves et irréversibles.

Par ailleurs, d’autres ne jeûnent pas parce qu’ils prennent des médicaments qui ne sont pas compatibles avec le jeûne. Ils prennent des médicaments qui baissent la glycémie mais qui n’entraînent pas une hypoglycémie.  Il y a une nuance. S'ils ont une glycémie élevée et qu’ils prennent ces médicaments, cela permet de normaliser la glycémie, mais cela n’entraîne pas une hypoglycémie. Donc quand un diabétique prend ce type de médicament, il est éligible au ramadan.

Quand le malade prend maintenant des médicaments qui baissent la glycémie de manière à entraîner une glycémie, notre responsabilité, en tant que médecin, est d’expliquer au malade les problèmes de la glycémie. Qu’elles sont les actions des médicaments ? Les conséquences liées à l’hypoglycémie. Une chose qu’on ne doit pas banaliser, car cela peut tuer une personne.

Ce qu’il faut savoir, c’est que l’hypoglycémie pendant le ramadan n’est pas très grave en soi. Le fait que la personne ait une hypoglycémie supérieure à 2 ou 3 grammes, c’est par rapport à l’organe et ça n’entraîne pas d’effets immédiats. Si la glycémie passe à 0,2 ou 0,1, elle peut  entraîner le coma ou le décès de la personne.

Cependant, il y a des diabétiques qui sont sous insuline et qui jeûnent. Ces patients ont des diabètes maîtrisés et stables. Le traitement du diabète est fait en fonction de plusieurs paramètres. Il y a le poids de la personne. Il y a aussi son activité physique. Une personne qui est tout le temps dans un endroit climatisé, n’a pas les mêmes besoins qu'une  personne qui travaille dans des conditions difficiles. C’est par rapport à tous ces facteurs que l’on détermine le traitement.''

Section: 
Sénégalais tué au Mali
DE BARGNY À SALY : L’érosion côtière, un fléau qui dévore le littoral sénégalais
MINIMISATION RISQUES SANITAIRES ASSOCIÉS AU PÈLERINAGE : Le MSAS crée un manuel de procédures pour la couverture sanitaire du Hajj
COMMÉMORATION DE L’ANNIVERSAIRE DU DÉCÈS DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR : Immersion dans l’univers poétique et politique du 1er président
KOLDA - ÉQUIPEMENT EN MOYENS MODERNES ET FORMATION : L’État arme les douaniers contre les narcotrafiquants
Matam-SAED
ENTRE JANVIER ET NOVEMBRE 2024 : 35 762 migrants sont arrivés en Europe
Trafic illicite de faux médicaments
DÉPART DE L’ALLIANCE POUR LA RÉPUBLIQUE : Diouf Sarr s’est retiré
Sénégalais bloqués à Mayotte
ACCÈS À DES TOILETTES POUR TOUS : 150 000 latrines et plus de 700 édicules sensibles au genre prévus d’ici 2029
JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANTS : Le Remidev regrette la recrudescence des départs
DR CHEIKH T. GADIO SUR LA CRISE DE LA CEDEAO : "Il faut organiser les assises historiques de la gouvernance en Afrique"
SAINT-LOUIS: FORMATION ET EMPLOI DES JEUNES : L’ITA forme  52 porteurs de projet
Cemga
Trafic de drogue
ESCROQUERIE : Un étudiant congolais risque deux ans de prison
DÉCÈS EN DÉTENTION DE L’OCTOGÉNAIRE MAMADOU GUEYE : Son avocat charge le parquet
PERSONNES DÉPLACÉES À L’INTÉRIEUR DE LEUR PAYS : 60 % préféreraient rester sur place plutôt que de retourner dans leur communauté d’origine
AFFAIRE BARTHÉLEMY DIAS : Une requête déposée aux fins d’annulation déposée au CC