L’anémie gagne du terrain chez les enfants de -5 ans
La situation de l’anémie est devenue critique au Sénégal. Elle ne touche plus seulement les femmes. Selon un rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), 60% des enfants de moins de 5 ans sont affectés. De même que 54% des femmes en âge de reproduction.
L’insécurité alimentaire et nutritionnelle reste endémique au Sénégal. Un rapport ‘’santé sexuelle et reproductive dans les urgences humanitaires’’ du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a montré qu’il y a plus de 2,4 millions de personnes en insécurité alimentaire (soit 17% de la population), dont plus de 220 000 en crise pendant la période de soudure 2016.
Le document a été présenté hier au cours d’une conférence en prélude à la journée mondiale de l’aide humanitaire prévue aujourd’hui. Selon toujours l’enquête, 54% des femmes en âge de reproduction sont affectées par l’anémie. En plus de cela, 60% des enfants de moins de 5 ans sont aussi affectés par cette maladie. Ainsi, la prévalence de la malnutrition aigüe est de 5,9%. Selon le point focal humanitaire Ahmidou Thiam qui présentait le rapport, les régions les plus touchées sont Tambacounda, Saint-Louis, Louga et Matam.
Pour le représentant du ministère de la Santé et de l’Action Sociale, Cheikh Bamba Diop, ils ne sont pas restés insensibles à cette situation des régions endémiques à la malnutrition. ‘’Des actions sont en train d’être faites pour aider ces régions. D’ailleurs, une enquête est menée aussi dans ce sens pour voir les mesures à prendre. Mais il faut comprendre qu’il s’agit aussi d’un problème de comportement’’, a tenté d’expliquer M. Diop.
Outre la malnutrition et l’anémie, le pays est en position de vulnérabilité, de par sa situation géographique, (pays voisins avec systèmes sanitaires insuffisantes pour faire face à des épidémies). Le rapport a souligné la recrudescence des inondations affectant plusieurs localités du Sénégal et provoquant jusqu’à 250 000 sinistrés et le manque d’accès aux structures sanitaires. ‘’Les cycles de sécheresse ont occasionné des dégâts considérables sur des milliers d’hectares de cultures et une forte prévalence de la malnutrition aigüe et chronique dans certains zones chez les groupes vulnérables notamment les femmes et les enfants. Il y a également un faible taux de couverture en structure offrant des soins obstétricaux et néonatals d’urgence (2,4/500 000 contre 4/500 000)’’, a révélé M. Thiaw.
Des centaines de morts pour des complications liées aux grossesses
Selon la représentante résidente de l’UNFPA, Andréa W. Diagne, dans les différentes situations d’urgence, la priorité est surtout accordée aux besoins d’accès à la nourriture, à l’eau, à l’assainissement, à l’hygiène et à un abri. Et pourtant, souvent des besoins fondamentaux et tout aussi cruciaux sont oubliés. ‘’Je me réfère aux besoins de chaque homme, femme et jeune à une santé sexuelle et reproductive. Je veux dire la capacité d’une mère de protéger l’enfant qu’elle porte en elle, le droit de chaque femme enceinte de donner naissance en toute sécurité, le désir de chaque couple d’éviter les grossesses non désirées et le désir de tous les jeunes à se protéger des IST et du vih/sida’’, a-t-elle soutenu.
Aussi, à l’en croire, les crises humanitaires menacent un des plus beaux événements de la vie et aggravent le nombre de cas de mortalité maternelle. ‘’Chaque jour, 830 femmes et adolescentes meurent de complications liées à leur grossesse ou à leur accouchement. 500 de ces décès se passent dans des situations d’urgence ou dans des Etats fragiles’’, informe-t-elle. Pour ensuite faire un plaidoyer pour la priorisation des besoins en santé reproductive et sexuelle, ‘’si intimes et si importants à la dignité et au bien-être humain’’.
VIVIANE DIATTA