Publié le 15 Jan 2020 - 20:50
REFUS DE SOINS A HISSENE HABRE, EN PRISON

Ses avocats dénoncent un ‘’traitement cruel et dégradant’’ 

 

L’ancien président tchadien, Hissène Habré, condamné à la prison à vie depuis le 30 mai 2016 au Sénégal, est toujours sans soins de sa fracture au bras gauche survenue le 16 novembre 2019. L’alerte a été, à nouveau, faite hier par ses avocats dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.

 

Les avocats de l’ancien président de la République du Tchad ont tenu, hier, à porter à l’attention de l’opinion sur l’état de santé de leur client. D’après Maitres Ibrahima Diawara et Alioune Cissé, qui ont signé le communiqué reçu à ‘’EnQuête’’, jusqu’à hier 14 janvier 2020, le président Hissène Habré est ‘’toujours sans soins’’ de sa fracture au bras gauche, survenue le 16 novembre 2019. ‘’L’Administration pénitentiaire est restée figée dans sa position contraire au droit reconnu au président Habré depuis les CAE de choisir son médecin traitant et, de surcroît, illégale, qui le maintient dans une situation de refus de soins appropriés et conformes à sa blessure. Elle persiste dans cette position illégale, depuis 60 jours, réduisant à néant le droit à la santé du président Habré et contribuant ainsi à installer, de fait, une non-assistance et une maltraitance’’, dénoncent les avocats.

Ils annoncent qu’Habré porte une attelle ou écharpe, depuis l’accident. Or, ces avocats rappellent que la pose de bandages, dans le cas de fractures, appartient à la catégorie des soins d’attente provisoires. Ces soins sont prodigués couramment par les services de secours, avant transfert vers les centres hospitaliers pour des soins spécifiques et appropriés. Les conseils font savoir qu’ils ont eu plusieurs entretiens avec le directeur de l’Administration pénitentiaire, M. Jean Bertrand Bocandé. Des tête-à-tête qui, d’après eux, sont restés ‘’sans aucun résultat’’. ‘’Même une simple visite médicale de son médecin traitant lui a été refusée. Seules des manipulations ont été relevées’’, dénoncent-ils.

Pour étayer leurs propos, ils soulignent que le 29 novembre dernier, le chef de poste de la prison a fait savoir à Mme Habré que ses supérieurs demandent de prendre un rendez-vous avec le Pr. Seydina et la clinique pour un transfert du président pour opération. ‘’Ce que Mme Habré a fait et elle a remis ensuite tous les documents à la direction de la prison qui, à la dernière minute, change d’avis et annule le dispositif de transport. Les documents sont : rapport médical du professeur Seydina, bulletin d’hospitalisation et facture des soins payée’’.

Ensuite, le 13 décembre 2019, suite à un entretien avec les avocats, la Direction de l’Administration pénitentiaire a demandé que Mme Habré fasse une attestation contresignée par le président déchargeant l’administration pénitentiaire de toute responsabilité sur l’opération qui sera faite par le Pr. Seydina en clinique.

‘’Cette attestation a été faite et remise à la Direction de l’administration pénitentiaire. Elle a été signée par Mme Habré et le président. A nouveau, les responsables de l’administration ont tout annulé. Le directeur de l’Administration pénitentiaire, Jean Bertrand Bocandé, a aussi refusé que le Pr. Seydina vienne en prison pour une simple consultation pour vérifier l’état du bras qui présentait des œdèmes’’, renchérissent-ils.

Ainsi, les avocats ont notifié que le Pr. Seydina est le médecin traitant du président qu’il a déjà ‘’soigné à trois reprises’’, depuis son incarcération. Et l’Administration pénitentiaire elle-même aurait conduit le président dans son cabinet. ‘’Il ressort très clairement de cette impasse que la santé du président est aujourd’hui gravement compromise volontairement. (…) A l’heure actuelle, le traitement cruel, dégradant, contraire à la dignité humaine auquel est soumis le président Habré, dépasse l’entendement dans un Sénégal qui se proclame État de droit’’, déplorent les avocats.

Pour rappel, le 30 mai 2016, l'ancien dictateur du Tchad, Hissène Habré, a été condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité et tortures, notamment pour viols et esclavage sexuel, ainsi que pour crimes de guerre, par les Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions sénégalaises. Le 27 avril 2017, une chambre d'appel a confirmé le verdict et a ordonné à Habré de payer près de 123 millions d'euros pour l'indemnisation des victimes.

MARIAMA DIEME

 

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