REMOUS DANS LE SECTEUR DE LA SANTÉ
La F2S en grève du 16 au 18 mars prochains
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La Fédération des syndicats de la santé (F2S) n’apprécie pas la posture des autorités étatiques qui, dit-elle, font ’’la sourde oreille et baignent dans le dilatoire’’. Ce, malgré les revendications des syndicalistes de la santé. C’est ainsi que les membres de la F2S ont décidé d’exécuter leur deuxième plan d’action, afin de venir à bout de leurs protestations.
Si le milieu scolaire vit à nouveau une accalmie, après deux mois de remous, les choses s’enveniment dans le secteur de la santé. Ainsi, après un premier plan d’action marqué par deux jours de grève pendant la période du 3 au 4 mars derniers, la Fédération des syndicats de la santé (F2S) va monter d’un ton et durcir la grève. En plus d’une grève générale, le mercredi 16, le jeudi 17 et le vendredi 18 mars 2022, la F2S déroule déjà une rétention d’informations qui a débuté depuis le 5 mars. Les contestataires prévoient, parallèlement, des assemblées générales durant cette période. ‘’Si dans les jours à venir, l’Etat ne réagit pas, nous engagerons le boycott des programmes de vaccination, allant même vers une grève illimitée’’, avertit-elle.
Les membres de la F2S rappellent que c’est l’actuel gouvernement, précisément le chef de l’Etat, qui avait commandité les études sur le système de rémunération au niveau de la Fonction publique, depuis 2016. Ces études, relève la note, avaient montré que les agents de santé étaient les plus mal payés. ‘’Le cabinet avait fait des recommandations pour corriger cette iniquité dans le traitement des agents. Malheureusement, l’Etat, au lieu de corriger, préfère plus accentuer l’écart’’, déplorent les syndicalistes.
Ils indiquent que les secteurs ciblés étaient : l’enseignement, l’agriculture et l’élevage. Et ces acteurs ont connu une revalorisation de leur traitement salarial. ‘’Ce que nous saluons et encourageons.’’
‘’Mais, au même moment où ils ont compris qu’il fallait corriger pour ces corps, en octroyant des indemnités de 250 000 F CFA pour les fonctionnaires de la hiérarchie B, 400 000 F CFA pour le fonctionnaire de la hiérarchie A, il fallait, en même temps, comprendre que l’infirmière d’Etat ou la sage-femme d’Etat, dont le diplôme est équivalent à Bac+ 3 (Licence), percevait 189 000 F CFA’’.
Ainsi, les membres de la F2S ne comprennent pas qu’une seule indemnité puisse dépasser largement le salaire global d’un agent d’une hiérarchie supérieure. Sur la même lancée, ils plaident pour une meilleure prise en compte des agents des collectivités locales qui subissent les conséquences de l’Acte 3 sur la décentralisation et la non-application du décret portant Fonction publique locale.
‘’Le sort du personnel communautaire (ASC) est pire, parce qu’aucun de ces agents n’a de statut. Pourtant, ils jouent un rôle important, surtout dans les zones opérationnelles pour l’atteinte des objectifs en matière de politique de santé. L’obligation doit être de mise pour l’application du statut du personnel des établissements publics de santé. Que dire aussi du sort réservé aux travailleurs sociaux spécialisés qui, après avoir réussi a des concours professionnels, ne bénéficient pas d’avantages statutaires liés à leur nouveau diplôme, surtout sur le plan financier’’, se désole la Fédération des syndicats de la santé (F2S). Dans les doléances, figure également l’intégration dans la Fonction publique des agents contractuels du ministère de la Santé, selon les besoins.
Depuis plus de 10 ans, dit-on, les agents courent derrière leur reclassement, leur nouvelle hiérarchie, alors que certains sont même partis, déplorent ces travailleurs de la santé à la retraite sans pour autant être reclassés. La fédération exige, à cet effet, le respect des accords de 2014, ainsi que les conclusions et recommandations issues des différentes négociations avec les syndicats qui composent leur entité. ‘’Nous informons l’opinion que l’Etat sera seul responsable de toutes les conséquences qui découleront de son refus à dialoguer. Nous ne réclamons que la justice et l’équité’’, lit-on dans la déclaration.
Les membres de la Fédération des syndicats de la santé se sont, par ailleurs, réjouis du suivi de leur premier plan d’action qui, rappellent-ils, avait été marqué par le boycott des journées de vaccination contre la poliomyélite. ‘’Les deux jours de grève des 3 et 4 mars ont fini de montrer la force de frappe de la F2S, pour avoir paralysé la quasi-totalité des structures socio-sanitaires du Sénégal. Le mot d’ordre a été largement suivi par les camarades de Richard Toll, en passant par Pété, Matam, Tambacounda, Bakel, Kédougou, Sédhiou, Diourbel, Thiès, Ziguinchor, Fatick, Passy, Kolda et Dakar, au niveau des hôpitaux Hogip, Pikine, hôpital psychiatrique de Thiaroye, etc.’’
HABIBATOU TRAORÉ
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