Macky à la recherche de financement
Lors de son voyage en Amérique, le Président Macky Sall a sollicité du FMI un financement du chemin de fer Dakar-Bamako, tout en appelant à la révision des mécanismes de l’institution. Il a aussi invité le privé à venir investir au Sénégal.
Devant le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), à Washington, le Président Macky Sall a demandé de l’argent pour ses projets, particulièrement le chemin de fer Dakar-Bamako. Il a aussi saisi cette première (un Chef d'Etat invité à une réunion de Conseil d'administration du FMI) pour essayer d’attirer le secteur privé américain vers le Sénégal. Ce faisant, il a présenté les réalisations obtenues dans le cadre du PSE et du PUDC, sans oublier le potentiel énergétique avec la découverte du pétrole, la mise en place du Comité d'orientation du pétrole et du gaz (PETROGAZ) et l'adhésion à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
‘’Le chef de l'Etat a entretenu les membres du conseil d'administration du FMI, des performances du PSE et réaffirmé sa volonté politique de réaliser une croissance inclusive pour un Sénégal de tous et pour tous. Le Président SALL a aussi évoqué les réalisations faites en faveur du monde rural dans le cadre du Plan d'urgence de développement communautaire (PUDC) et du programme PUMA en faveur des localités frontalières’’, rapporte le communiqué du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.
Cependant, Macky Sall ne veut pas de n’importe quel financement. Il a d’ailleurs insisté sur certaines modalités qu’il faut revoir, à son avis. C’est ainsi qu’il a attiré l’attention du Fmi sur la nécessité ‘’de mettre en place des mécanismes plus souples en matière de maturité, de plafond d'endettement’’. Le Président Sall veut en effet que des pays comme le Sénégal puissent ‘’disposer de ressources longues à moindre coût et de ressources non concessionnelles’’. ‘’Nous ne demandons pas un TGV, mais nous vous demandons d’investir dans un chemin de fer Dakar-Bamako moderne, à écartement standard, qui va durer un siècle, à travers notamment un prêt syndiqué entre bailleurs sur 20 à 25 ans, afin de développer notamment le commerce intra africain’’, a-t-il dit face à l’assemblée.
Appel à investir au Sénégal
Cette préoccupation au sujet de la bureaucratie du Fmi s’étend aussi sur l’aide. ‘’Le Président SALL a lancé un appel à l'optimisation des relations entre donateurs et bénéficiaires. Il s'agit d'améliorer les conditions de l'aide, notamment, au regard de la lourdeur des procédures qui entraînent de faibles taux de décaissement’’, relève la note. À propos toujours d’argent, Macky Sall a demandé au Fmi de maintenir son soutien dans la lutte contre l’évasion fiscale. Car, en dépit des sollicitations, le Sénégal veut avant tout compter sur ses propres ressources pour financer son développement. Ce qui ne s’accommode pas avec un laxisme face au flux financier illicite. Le chef de l’Etat a été rassuré par le doyen du Conseil d’administration. Ce dernier, si l’on se fie au document, a fait savoir que le Fmi continuera à soutenir les efforts du Sénégal, surtout que les priorités du pays, selon lui, sont alignées aux exigences de l’institution.
Outre le Fmi, le Président Sall a aussi rencontré ‘’des dizaines de représentants du secteur privé américain au cours d’un déjeuner à la Chambre de Commerce de Washington’’. Macky Sall les a encouragé à investir en Afrique, un continent en pleine croissance et doté d’un potentiel. Mais, particulièrement dans son pays, le Sénégal où l’investissement ne court aucun risque particulier. ‘’Nous croyons à la loi du marché et respectons la sécurité de l’investissement’’, leur a-t-il dit.
BABACAR WILLANE