Publié le 11 Nov 2015 - 23:20
RENCONTRES SUR L’AVENIR DE TRANSRAIL

Les cheminots dénoncent une mise à l’écart

 

Les travailleurs de Transrail ont tenu hier une assemblée générale pour dénoncer leur exclusion dans les négociations pour sauver la société. Les cheminots digèrent mal leur mise à l’écart dans le voyage à Bamako des ministres des Finances et du Transport.

 

Les négociations autour de Transrail se déroulent sans les travailleurs. L’avenir de la boîte pourrait donc se décider sans eux. Une situation qui n’est pas du goût des cheminots qui ont tenu hier une assemblée générale pour le faire savoir. ‘’Il est impossible de résoudre le problème du chemin de fer sans les cheminots’’, prévient le président de l’union des travailleurs. De l’avis de Mamadou Madiodio, l’Etat ne doit pas discuter du schéma institutionnel ou de la fortune d’un futur partenaire stratégique sans que les principaux concernés ne soient mis au courant. 

 Les cheminots, réunis autour d’un cadre unitaire récemment mis en place, ont décidé de fédérer leurs forces pour  une continuité des activités et la sauvegarde de leur outil de travail.  En fait,   avec un  schéma institutionnel qui tarde à voir le jour,  ces derniers s’inquiètent du devenir de Transrail. ‘’Depuis le 12 mai 2010, il n’y a aucune avancée  constatée dans la mise en œuvre du schéma institutionnel’’, déplorent les syndicalistes. Ainsi, après plusieurs sorties et des demandes  d’audience sans suite  auprès de l’autorité compétente, ils sont désormais en ordre de bataille et prévoient  de poser des actes allant dans le sens de mieux se faire entendre. 

Si l’on en croit le président Mamadou Madiodio Diagne, toutes les dispositions sont prises pour que l’avenir des cheminots soit bien pris en compte. Les syndicalistes sont d’avis que si rien n’est fait avant décembre, leur entreprise va fermer boutique. Madiodio Diagne et ses camarades ont aussi dit leur inquiétude face  au voyage  à Bamako entrepris par les  ministres des Finances et  du Transport. Un voyage qui, selon eux, laisse perplexes les cheminots. ‘’C’est ce qui nous inquiète, personne ne comprend, c’est du silence radio. On confie le dossier à des amateurs, des prédateurs, des gens qui ne se soucient pas de l’avenir du chemin de fer’’, pestent-ils. 

Pourtant, si l’on se fie à M. Diagne, si Transrail a six machines encore, on le doit à la vigilance des cheminots. Ayant en tête l’exemple de la SUNEOR, les travailleurs regrettent l’absence de politique ferroviaire. Or, préviennent-ils, l’économie du pays ne saurait décoller sans le  chemin de fer. Pour éviter le pire à leur société, les cheminots ont prévu des solutions  de sortie de crise parmi lesquelles l’accord à l’actionnariat de référence d’un délai de  quatre ans. Un délai qui permettra au repreneur d’amortir les investissements réalisés et de financer  les besoins immédiats de réhabilitation du matériel roulant.

Les syndicalistes sont convaincus qu’une telle démarche aura pour avantage d’assurer la  pérennité  de l’activité ferroviaire et la sauvegarde des emplois. Mais encore une fois, il faut impliquer les employés dans les réflexions et les décisions. « Je ne cesserai de le dire : faire le bonheur des cheminots sans les cheminots, c’est aller contre les cheminots », tranche-t-il.

BIRAHIM DIAW (THIES)

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