Publié le 28 Jan 2015 - 16:06
REOUVERTURE DES FRONTIERES TERRESTRES AVEC LE SENEGAL

Sandiniéry attend les premiers camions en provenance de la Guinée 

 

Au lendemain de l’annonce officielle de la réouverture des frontières terrestres entre la Guinée et le Sénégal, les vendeurs de fruits de la fameuse rue Sandiniéry attendent impatiemment  les premiers camions transportant des fruits en provenance de la Guinée. Ces commerçants de fruits saluent, à l’unanimité, la levée de cette « restriction » qui, selon eux, à négativement impacté leurs chiffres d’affaires.

 

Cinq mois ! C’est le temps qu’il a fallu aux transporteurs et vendeurs de fruits et légumes de la rue Sandiniéry pour enfin savourer la bonne nouvelle de la réouverture des frontières terrestres entre le Sénégal et son voisin la Guinée, frappée par l’épidémie d’Ebola. Laquelle nouvelle marque, sans doute, le retour sur les marchés sénégalais des produits estampillés guinéens, dans les prochains jours.

A l’entrée de la rue Sandiniéry, à quelques mètres de l’angle formé par l’intersection avec l’Avenue Lamine Guèye, se trouve dressé, devant les magasins, un gros camion sur lequel on peut lire ‘’Africa express Line’’. De là, le visiteur aperçoit de loin une gamme de fruits essentiellement importés. Placés dans des cartons, ces fruits achalandent l’entrée de toutes les boutiques et magasins. Des bananes, des avocats, des papayes et des ananas étalés à même le sol, longent toute la ruelle.

Ici, l’ouverture de la frontière terrestre est le sujet qui est sur toutes les lèvres et alimente toutes les discussions entre les commerçants. ‘’J’ai été très content d’apprendre que le Sénégal a décidé de rouvrir sa frontière avec la république de Guinée’’, s’est réjoui Ousmane Bâ, un vendeur  guinéen de fruits locaux visiblement satisfait. Selon lui, la fermeture de la frontière a négativement impacté son activité. Il affirme avoir durement vécu cette période de fermeture de la frontière. ‘’Avec la réouverture des frontières, nos souffrances seront atténuées car  nos commandes ont, durant ces 5 derniers mois, connu une baisse drastique’’, a-t-il soutenu, espérant que le virus Ebola ne sera bientôt qu’un lointain souvenir pour les deux peuples.

Pour ces commerçants, la reprise du trafic routier entre le Sénégal et la Guinée est plus que salutaire et est bénéfique pour les deux pays. ‘’Seule la libre circulation arrange les deux pays. Il y a des Guinéens au Sénégal comme il y a des Sénégalais à Conakry. Les liens séculaires entre ces deux pays font que le Sénégal et la Guinée sont un même peuple’’, martèle avec force conviction le commerçant Lamarana Sow, coincé dans son magasin entre les cartons de fruits éparpillés çà et là.

Le discours est le même chez les clients qui affichent la même satisfaction suite à cette levée de la restriction sur la circulation des biens et des services. Ces acheteurs de fruits espèrent que le retour des produits ‘’made in Guinée’’  va inonder les marchés de fruits. Ce qui ne restera pas sans conséquences sur le prix mais aussi sur la concurrence avec les produits importés des autres pays que sont le Maroc, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud.

Vigilance au niveau des frontières

Dans cette rue Sandiniéry, les cris de passants, le klaxon de véhicules et le brouhaha  des vendeurs et clients créent une sorte de tintamarre que l’on peut entendre de loin. Dans ce haut lieu du commerce de fruits, un citoyen sénégalais du nom de Malick Ndiaye, vêtu d’un pantalon jean noir et d’une chemise bleue, se félicite de l’arrêté ministériel de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, autorisant la réouverture des frontières terrestres de son pays avec la République de Guinée Conakry. Un pays qu’il dit connaître très bien pour y avoir passé quelques années. Seulement, si M. Ndiaye approuve la reprise de la circulation et des échanges entre les deux pays, il appelle tout de même à la vigilance qui, selon lui, doit être de mise. ‘’Au niveau des frontières de chacun de ces pays, le contrôle sanitaire des passagers doit être systématique’’, insiste-t-il avec vigueur. Car Ebola n’est pas totalement vaincu.

MAMADOU YAYA BALDE (Stagiaire)

 
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