Le Sénégal, mauvais élève dans les dépenses publiques
Le Sénégal n’a pas utilisé à bon escient ses nombreuses dépenses publiques dans la période 2000-2011. C’est ce qui découle hier, de la présentation de la nouvelle stratégie de partenariat entre le gouvernement et la Banque mondiale.
La Banque mondiale (BM) et l’État du Sénégal ont mis en place une nouvelle stratégie de partenariat portant sur la période 2013-2017. Les deux parties se sont rencontrées, hier pour décliner leurs priorités pour les 5 prochaines années. Mais pendant la période 2000-2011, le Sénégal n’a pas utilisé à bon escient ses ressources publiques. Ces dernières n’ont pas permis de réduire la pauvreté, selon la Directrice des opérations de la Banque mondiale, Vera Songwé.
En effet, entre 2006 et 2011, l’efficacité des dépenses publiques a fortement baissé avec de moins en moins une marge budgétaire pour développer la croissance. Les performances du Sénégal étaient même en dessous de la moyenne des pays au même niveau de dépense publique. “La baisse de cette croissance était peut-être due à l’augmentation de la taille du gouvernement. La croissance avait baissé pendant cette période et l’État continuait à dépenser alors que la population n’avait même pas ressenti ces dépenses“, a décrié Mme Songwé. La pauvreté devient de plus en plus accentuée avec 26,1% de la population qui vit sous le seuil de cette pauvreté à Dakar. Cela est beaucoup plus ressenti en milieu rural où 57,1% de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
Prix d’électricité, le plus élevé de la sous-région
Pour apporter une rupture, la BM va accompagner l’État dans l’utilisation des ressources publiques. Pour les cinq prochaines années (2013-2017), les secteurs prioritaires d’intervention de la Banque mondiale seront surtout l’énergie, la santé, l’agriculture, l’éducation, les services sociaux de base, l’eau et l’assainissement. Dans le secteur de l’énergie, la priorité porte sur la “production d’électricité à un coût moindre“. “Aujourd’hui au Sénégal, le secteur privé souffre beaucoup du manque d’électricité et de ses coûts très élevés. Le prix de l’électricité est le plus élevé en Afrique de l’Ouest. Et un coût d’électricité très élevé tue la compétitivité des entreprises“, soutient Mme Songwé. Elle appelle à une augmentation de la production afin de diminuer les coûts qui sont aujourd’hui insupportables.
Dans le secteur de l’agriculture, la banque mondiale va accompagner le Sénégal dans l’amélioration de la chaîne de valeur et du développement de l’agro-business. Elle va aussi travailler dans le renforcement des PME et PMI afin de leur permettre d’avoir un meilleur accès au financement. “Cette stratégie est le fruit d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs concernés dans la dynamique de développement de notre pays. À ce jour, 480 millions de dollars sont déjà consentis et il reste l’affectation de 320 millions de dollars“, a informé le ministre de l’Économie et des Finances, Amadou Kane. L’emploi des jeunes, le renforcement du climat des affaires, l’amélioration de la qualité dans l’éducation et des services publics, sont entre autres, des axes d’intervention de la BM.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
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