Karim Wade et son inculpation continuent de faire le menu des quotidiens
L’inculpation de Karim Wade pour enrichissement illicite demeure le sujet prioritaire pour les quotidiens dont la plupart se font l’écho de commentaires qui peuvent s'analyser, par endroits, comme des interrogations au sujet de l’avenir politique de l’ancien ministre d’Etat.
''La prison est-elle un tremplin pouvant donner à Karim Wade une envergure politique et lui permettre de prétendre à la magistrature suprême ? La question se pose depuis que le fils de Wade a été envoyé en prison. Certains sont même allés jusqu’à soupçonner un deal entre lui et Macky Sall. Mais entre adversaires et +frères+ de Karim Wade, le débat est loin d’être tranché’’, écrit Walfadjri.
Ce journal ne croit pas si bien dire, puisqu’à l’aérodrome de Tambacounda, où il a effectué une escale, ce dimanche, pour se rendre au ‘’daaka’’ (retraite spirituelle) de Médina Gounasse, rapporte L’Observateur, ‘’le président de Rewmi se dit profondément peiné par l’emprisonnement de Karim Wade''. Idrissa Seck, écrit l'Obs, "souhaite qu’on s’en sorte très vite et qu’on s’occupe de l’essentiel, c’est-à-dire de la prise en charge correcte des vraies préoccupations des populations".
Selon l’ancien Premier ministre, le président Abdoulaye Wade ‘’a une grosse part de responsabilité dans l’arrestation de (son fils) Karim Wade’’ et ses déboires avec la justice, écrit Enquête. ‘’Si Karim Wade est dans des difficultés, c’est parce que son père l’y a poussé’’, ajoute Le Populaire, citant également le maire de Thiès dans une allusion aux nombreuses responsabilités confiées à Karim Wade sous le magistère de son père. Ce qui, à l’en croire, a fini par perdre Karim Wade.
‘’Wade a été ébloui par l’amour d’un père pour son fils, et cela est en train de faire ses effets’’, insiste M. Seck dans d’autres propos rapportés par ce dernier journal. ‘’Je suis peiné de le voir dans cette situation’’, affirme-t-il encore à la Une de Direct Info, en allusion toujours à la détention de Karim Wade.
Pourtant, ‘’Macky Sall s’en lave les mains’’, indique Le Populaire. ‘’Sachez qu’il ne s’agit ni de politique, ni de règlement de comptes. J’ai dépassé ce stade des règlements de comptes’’, précise le président de la République, pour battre en brèche un des arguments principaux de la famille politique de Karim Wade, qui continue à assimiler l’inculpation de l’ancien ministre d’Etat à une ‘’chasse aux sorcières’’.
Ces propos du chef de l’Etat sénégalais sont confortés par le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Ousmane Tanor Dieng, de la mouvance présidentielle. Selon M. Dieng, cité par le quotidien Le Soleil, l’inculpation de Karim Wade est ‘’un signal pour la reddition des comptes’’.
Le secrétaire général de l’Union pour le renouveau démocratique (URD), Djibo Leyti Kâ, a une toute autre lecture de cette affaire. ‘’Pour lui, l’Etat a donné une dimension +très politicienne+ à cette affaire. Cependant, consent-il, la loi doit s’appliquer à tous, tant qu’elle n’est pas abrogée’’, écrit Le Quotidien.
Après Karim Wade, d’autres personnalités de l’ancien parti au pouvoir demeurent dans la ligne de mire du procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), annoncent certains titres. ‘’Oumar Sarr bientôt à Rebeuss’’, titre ainsi La Tribune, citant le maire de Dagana. ‘’J’ai déjà averti ma famille. Je suis prêt’’, déclare M. Sarr.
‘’Ousmane Ngom, prochaine cible du Procureur spécial’’, affiche pour sa part L’As. Selon cette publication, ‘’l’étau se resserre autour du dernier ministre de l’Intérieur sous le régime de Wade, qui doit se faire énormément de soucis’’. Ousmane Ngom pourrait être la deuxième personnalité de l’ancien régime à recevoir une mise en demeure et à… tomber’’, écrit-il.
aps