En 10 ans, il y a 48768 personnes directement touchées
Pouvez vous nous faire l’état des lieux sur la sécurité routière ?
Au Sénégal, 48768 personnes ont été touchées directement par les accidents de la route au cours des ces 10 dernières années entre conducteur, passagers et piétons. Il y aurait eu en 2010, seulement pour l’agglomération de Dakar, plus de 2231 accidents contre 762 accidents initialement recenses dans le système du BAAC.
L’exploitation des données d’accidents a permis de faire apparaître quelques points saillants de l’accidentologie au Sénégal, notamment la forte exposition des piétons et les risques d’accidents. Ils ont représenté environ 35% des tués entre 2005 et 2007 pour atteindre 41% en 2008 et 46% en 2009.
Quelles sont les mesures pour diminuer les accidents ?
Pour concrétiser et réduire le taux d’accidentologie, le gouvernement du Sénégal, de par sa politique générale, doit mettre en place une structure indépendante et autonome, une structure de coordination qui gère et manage tous les aspects de la sécurité routière avec des fonds et financements dédiés uniquement pour la sécurité routière comme dans les autres pays de la sous région. Il s’agit aussi de revoir la formations avec les auto-écoles, l’acquisition du permis de conduire, mais aussi de voir comment les agréer pour une bonne formation préalable de niveau équivalent en bénéficiant des conditions meilleures de passage et d’obtention de l’examen, en améliorant l’épreuve pratique du permis. Par ailleurs, le permis de conduire pourrait même être numérisé et intégré au permis à points pour éviter les fraudes. Il faut aussi faire des campagnes de sensibilisation et de prévention ciblées et organisées de façon continue au Sénégal afin d’éduquer et de changer le mauvais comportement des usagers de par les médias et ensuite mener des activités émulatives auprès des transporteurs pour accompagner les nouvelles actions de campagne. Mettre en place de nouveaux centres de contrôle technique moderne et performant sur tout le territoire afin de mieux contrôler les véhicules et d’imposer le minimum de sécurité mais avoir un système sur et efficace d’intervention sur la voie publique avec des routes plus sures et modernes. Il est aussi important de réviser les textes législatifs et réglementaires avec le renforcement et la dynamisation du COPESER (Comité permanent de sécurité routière.
Quelles sont les mesures prises par rapport au contrôle technique des véhicules ?
Le Sénégal compte environ 290,000 véhicules dont une hypothèse de répartition selon l’année de mise en circulation est donnée dans le diagnostic de la sécurité routière. Le mémento des transports en 2009 indique, entre autres données détaillées, que 67% du parc sont des véhicules particuliers et donne aussi par catégorie le nombre de véhicules. Au Sénégal, le contrôle technique des véhicules est géré par la Direction des Transports terrestres, qui exerce l’autorité administrative directe sur le contrôle technique des véhicules avec celle de l’exécution de ce contrôle. La DTT délivre également les titres administratifs tels que les certificats d’immatriculation ou cartes grises et les licences de transport. Mais avec la création de la Direction de la Circulation et de la Sécurité routière, l’État devrait concentrer tous les aspects de sécurité routière, en plus des permis de conduire et des visites techniques, à cette nouvelle Direction ou même créer une Agence Autonome de la Sécurité Routière afin d’améliorer et renforcer les capacités de gestion du contrôle technique et mettre un programme de contrôle de véhicule performant et progressif sur tout le territoire national. Pour cela, l’État du Sénégal a choisi de privatiser la tache d’exécution du contrôle technique comme beaucoup d’autres pays et de se recentrer sur une fonction régalienne d’autorité de contrôle administratif pour ce qui est du nouveau centre de contrôle Technique de véhicule.
Ou est-ce que vous en êtes avec le permis à point ?
Pour ce qui est du permis a point, une étude positive a été déjà réalisée et déposée à l’Assemblée nationale afin que la loi soit votée comme dans les pays occidentaux. Et cela ne pourrait faire que du bien a la politique du gouvernement, à la lutte contre l’insécurité routière. Maintenant il va falloir travailler en même temps avec le ministère de l'Intérieur et celui des Forces armées pour faire appliquer les lois et textes réglementaires, et ensuite sanctionner et faire un contrôle adapte pour mettre fin a l’indiscipline notoire sur nos routes.
DAOUDA GBAYA