Publié le 4 Oct 2023 - 16:16
SANTÉ – MÉDECINE

Vers une réforme du concours d’internat

 

Après quatre années d’études de médecine, l’étudiant qui veut se frotter au monde professionnel passe un concours prestigieux pour devenir un interne des hôpitaux. Créé depuis les années 50, les textes qui régissent l’organisation dudit concours sont devenus obsolètes. Les autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale, et celles de la faculté de Médecine veulent apporter des réformes majeures pour mettre à niveau les textes.

 

Le concours d’internat a été institué avant l’indépendance du Sénégal, vers la fin des années 50. ‘’L’objectif était de mettre à la disposition, de façon rapide et juste après les indépendances, des spécialistes. Il faut certes des généralistes, de la gynéco-obstétricale, mais également d’autres spécialités pour mettre en place une bonne distribution de médecins généralistes et spécialistes au niveau de toutes les régions. Et le concours étant sélectif, les effectifs ont été particulièrement modestes dans les années 60 à 70. Mais c’est à partir de 1980 qu’il y a eu un recrutement beaucoup plus important. Mais le concours reste difficile pour les étudiants’’, renseigne le professeur Momar Codé Ba.

Toutefois, explique le chef du Service de neurochirurgie du CHU de Fann et vice-doyen de la faculté de Médecine, Pharmacie et Odonto-Stomatologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ‘’le programme exécuté est désuet. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, le paysage médical de 1960 au Sénégal ne correspond pas à celui de 2023. C’est pourquoi le contenu doit être modifié, parce qu'il y a de nouvelles maladies. Avant, il y avait les maladies infectieuses. Mais maintenant, il y a le diabète, la tension, d’autres affections qui ne sont pas transmissibles. Et donc, il faut adapter le programme à la résolution des problèmes médicaux de maintenant’’.

Le Pr. Momar C. Ba estime qu’il y a aussi de nouvelles techniques avec de nouvelles maladies qui sont arrivées comme la Covid et le HIV, et tout cela doit être intégré de façon dynamique et globale. ‘’Il faut des programmes en médecine, des spécialités chirurgie, dans les sciences fondamentales, l’anatomie et la biologie. Il faut les modifier et proposer de nouveaux contenus dans l’intitulé des sujets, mais également de nouvelles méthodes de correction, de nouvelles méthodes de poser des questions, entre autres. C’est un travail de fourmis qu’il faut faire. Nous avons des commissions qui travaillent dessus avec le ministère de la Santé qui organise le concours d’internat. Mais il y a aussi une sorte de tutelle technique qui est assurée par des enseignants au niveau de l’université. Donc, c’est une sorte de collaboration nécessaire entre les deux pour que le produit soit mis à disposition’’.

À l’en croire, les réformes qui doivent être opérées sont attendues pour l’année prochaine. ‘’Le concours se fait à partir de la 4e année de médecine. Nous espérons que lors du concours de 2024, que le nouveau programme sera mis en place. Ça a déjà pris du temps, mais c’est tout à fait possible. Pour 2023, c’est trop tard, mais on peut avoir comme objectif 2024 et profiter de ce petit temps qui reste pour élaborer les textes et les mettre dans le circuit et espérer les différents signatures et cachets’’, a-t-il indiqué.

Avant de préciser : ‘’Chaque année, le concours est organisé au mois de décembre. L’objectif est de former des étrangers et des Sénégalais. C’est un concours international. Il y a un quota pour les autres nationalités et c’est bien comme ça pour que ça assure le côté international, mais également qu’il y ait une émulation entre les étudiants. Il y a d’anciens internes qui sont pratiquement dans tous les pays, dans la sous-région, en Afrique centrale. C’est un cachet qu’il faudra maintenir’’, indique le professeur.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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