Saisie record de faux médicaments dans plusieurs pays d'Afrique
Plus de 82 millions de médicaments contrefaits, pour une valeur de 40 millions de dollars, ont été saisis en juillet dernier, en trois jours, dans 16 villes portuaires de 16 pays du continent africain, de l'Ouest et du Centre. Une opération coup de poing dévoilée ce jeudi 25 octobre à Paris et organisée conjointement par l’Organisation mondiale des douanes, l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments mais aussi par les 16 organisations douanières de chaque pays concerné.
Sur plus de 110 conteneurs maritimes examinés, 84 contenaient des produits illicites. Antipaludéens, antiparasitaires et antibiotiques entre autres. Autant de médicaments contrefaits, sans efficacité dans le meilleur des cas ou pouvant aller jusqu'à tuer ceux qui les utilisent, ont été découverts parmi d'autres produits, notamment dans des enceintes, des haut-parleurs, en ce qui concerne le Togo.
Avec l'Angola, le Cameroun et le Ghana, ces pays forment un quatuor record de saisies provenant majoritairement d'Asie de l'Est et du Sud, ainsi que du Moyen-Orient. Le Professeur Marc Gentilini, responsable du secteur santé de la fondation Chirac qui se bat depuis plusieurs années contre ce qu'on appelle aujourd'hui le « fléau du XXIe siècle » : « Il n'y a personne qui s'élève suffisamment pour arrêter tous ces mafieux, ces tueurs, car ce sont des gens qui avec leurs faux médicaments proposent une solution aux maux des gens et qui finalement les achèvent. Donc c'est quelque chose de moralement inacceptable. Celui à qui on propose de fausses cigarettes, de la drogue, il les achète en connaissance de cause. Mais là, c'est en tromperie, croissante, et c'est ça qui est grave. »
Cette dernière prise, réalisée sur trois jours, est estimée à 40 millions de dollars. Imaginons un instant l'impact sur une année : dix milliards de faux médicaments pour un bénéfice de cinq milliards de dollars.
RFI