Publié le 10 Apr 2015 - 14:46
SAUVEGARDE DU CHEMIN DE FER

L’État veut mettre Transrail sur de bons rails

 

Le Sénégal est déterminé à sauver Transrail avec la mise en place d’une réforme qui va aboutir à la création d’une société de patrimoine, d’une société d’exploitation et d’un organe de régulation. Du coup, le gouvernement va reprendre son patrimoine afin de  mieux investir sur les rails.

 

La société Transrail traverse des difficultés. Cette situation dure et perdure. Aujourd’hui, les deux gouvernements (le Sénégal et le Mali) qui la composent sont conscients de la situation. Le mot d’ordre reste le même. Il faut sauver la société. Déjà, des réformes sont en train d’être mises en place entre les deux Etats. Hier, à l’immeuble Tamaro, le secrétaire d’Etat au Réseau Ferroviaire National a réuni tous les syndicats de Transrail pour leur faire part de la réforme que l’Etat veut faire sur la société. Pendant plus d’une heure, Abdou Ndéné Sall a expliqué aux syndicalistes le contenu de la réforme. Et la principale chose à faire est de créer une société de patrimoine, une société d’exploitation et un organe de régulation.

Cependant, le secrétaire d’Etat au Réseau National Ferroviaire attribue la responsabilité de la situation actuelle à l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade qui avait bradé Transrail. ‘’On ne prend pas un chemin de fer et on le donne entièrement. Ce que Abdoulaye Wade avait fait, ce n’est pas normal’’, fustige-t-il. En posant ces actes, le gouvernement va ‘’reprendre son patrimoine’’ pour pouvoir mieux ‘’investir sur les rails’’, explique le secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national. Pour la société d’exploitation, il va la laisser au privé. Ainsi dans le schéma de sauvetage de Transrail tel qu’il est défini, chaque Etat va mettre 2,5 milliards de F CFA ‘’le temps de la concession’’. Pour relancer le chemin de fer, il faut impérativement ‘’sauver Transrail’’, croit savoir Abdou Ndéné Sall, selon qui l’Etat du Sénégal est engagé à maintenir l’activité ferroviaire et tous les emplois qui gravitent autour.

A en croire M. Sall, la réforme est déjà dans une phase de mise en œuvre. D’ici la fin de ce mois d’avril, poursuit-il, ‘’nous allons tout faire pour acter ce processus pour que tout le monde signe et qu’on rentre dans la transition’’. ‘’L’Etat est là pour accompagner le chemin de fer, nous ne sommes pas là pour le tuer. Le chemin de fer fait partie des piliers importants du développement et le Sénégal est engagé à réformer ce secteur et à le relancer’’, rassure-t-il devant les syndicalistes. Toutefois, il invite ces derniers à faire preuve de plus de sérénité en accompagnant l’Etat dans la transition.

DIFFICULTÉS DE TRANSRAIL

Abbas Jaber au banc des accusés

Tous les syndicats de Transrail étaient représentés hier à la rencontre avec le secrétaire d’Etat au réseau Ferroviaire National. Une occasion pour le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de Transrail Sénégal (SUTRAIL) d’accuser le principal actionnaire à savoir Abbas Jaber d’être le responsable de la déconvenue de Transrail.  Pour Mambaye Tounkara, Abbas jaber est le seul ‘’facteur bloquant pour la mise en œuvre du schéma institutionnel’’, mais l’Etat est ‘’toujours dans sa logique de sauvegarde des emplois et des activités’’ et ‘’n’a jamais changé de position’’.

Dès lors, il appelle le président de la République Macky Sall à prendre ses responsabilités. Et pour que ce processus qui consiste à sauver le chemin de fer puisse prendre forme, le syndicaliste demande aux autorités de mettre la pression sur Abbas Jaber ‘’pour qu’il convoque l’Assemblée générale des actionnaires le plus rapidement possible’’. ‘’S’il ne le fait pas, nous allons sortir dans la presse pour dénoncer son comportement jusqu’à ce qu’il convoque cette assemblée générale’’, dit-il.

Par ailleurs, les syndicalistes sont sortis de la rencontre, ‘’édifiés’’ sur plusieurs question, se réjouit le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de Transrail (SATRAIL). D’après Mamadou Madiodio Diagne, les syndicalistes ont été ‘’bien briefés’’ par le secrétaire d’Etat et sont ‘’en phase avec le schéma institutionnel qui fait la séparation de la société de patrimoine à la société d’exploitation et de l’organe de régulation’’. Cependant, ajoute-t-il, cela ne suffit pas. ‘’Il faudrait qu’on aille encore vite’’ parce que nous sommes en face d’un malade (Transrail) et si on n’est pas rapide, il va mourir’’, met-il en garde.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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