La femme du cadre réclame 50 millions au docteur
50 millions de francs CFA. C’est la somme réclamée au médecin de la Poste, P. M. Diagne accusé d’attouchements sexuels sur l’épouse d’un cadre de l’entreprise.
L’affaire du scandale de la Poste a été jugée hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Un procès marathon. Durant huit tours d’horloge, avocats, juges et parties concernées sont revenus en détails sur la fameuse consultation du 17 septembre dernier. Une consultation durant laquelle le docteur P. M. Diagne aurait fait des attouchements sexuels sur M. B. Th. Cissokho, épouse d’un contrôleur des postes à la direction générale. Ainsi, par avocats interposés, le prévenu et la partie civile ont entendu des vertes et des pas mûres les concernant.
Accusé d’avoir ‘’les mains trop baladeuses’’, Doc Diagne comparaissant libre, jure n’avoir posé que ‘’des actes purement médicaux’’. ‘’Elle souffrait de douleurs lombaires. En la consultant, elle gémissait et se plaignait de douleurs au sein. Donc, je lui ai palpé le sein et pressé le mamelon pour connaître l’origine de la douleur’’, déclare le prévenu. Mais la dame affirme que le docteur a passé outre. ‘’Le premier jour, il a posé sa main sur mes yeux, puis j’ai senti son front contre le mien. Quand j’y suis retournée la seconde fois, il est allé plus loin, en me suçant le sein droit’’, avance la partie civile. Et d’ajouter que le docteur lui a ensuite présenté des excuses au téléphone et lui a même déclaré sa flamme. ‘’Je l’ai rappelée en voyant son appel en absence’’, rétorque le prévenu.
''Elle veut battre monnaie''
Face aux persistantes dénégations et accusations des parties, l’un des assesseurs du juge demande au prévenu : ‘’Comment une banale consultation a-t-elle abouti à la barre, alors qu’un gynécologue va plus loin dans ses consultations ?’’ -‘’Curieusement, je n’en sais rien. Bizarrement, cette affaire me tombe sur la tête à une heure de mon départ pour La Mecque’’, se défend Doc Diagne. Aussi, accuse-t-il le directeur des ressources humaines d’avoir exercé des menaces et pressions sur lui. ‘’J’ai déposé une lettre de démission parce qu’il avait même évoqué l’affaire Cheikh Yérim Seck’’, se justifie-t-il. Un argument battu en brèche par A. Diaw. Il explique que le prévenu, après avoir écouté un enregistrement fait à son insu, s’est excusé auprès du mari de la partie civile. M. Diaw d’ajouter que le docteur avait accepté un règlement à l’amiable. ‘’C’était la démission, la presse ou la justice’’, renchérira l’époux de la partie civile.
Une partie civile qui réclame 50 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. ‘’ Elle veut battre monnaie, sinon elle n’aurait pas réclamé cette somme, à moins que son honneur coûte 50 millions uniquement’’, réplique Me Baba Diop. Sa consœur Me Ndoumbé Wane de s’étonner sur la passivité de la présumée victime. ‘’On connaît la réaction des voilées. Pourquoi n’a-t-elle pas crié ou giflé le prévenu ? ‘’ s’interroge-t-elle à l’image de ses autres confrères. Ils estiment que si tant est que Mme Cissokho a subi des attouchements, elle ne serait pas retournée en consultation. C’est pourquoi ils plaident la relaxe pure et simple. Alors que le Parquet a requis la culpabilité du prévenu. Concernant la peine, le substitut Cheikh Dieng en laisse le soin au tribunal qui rend son délibéré le 26 novembre prochain.
FATOU SY
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