Deux ans dont 6 mois requis contre les prévenus
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Pour avoir diffusé des photos obscènes de la fille d’un Mbacké-Mbacké, Sokhna Maï Mbaye, son père Moussa et sa meilleure amie Aïssatou Guèye risquent 2 ans de prison dont 6 mois ferme.
Il s’agit d’une histoire d’infidélité qui a viré à un scandale sexuel. Du moins, pour Tahiratou Mbacké, fille d’un grand marabout qui s’est sentie tellement à l’étroit dans la cite religieuse de Touba qu’elle a préféré aller à l’étranger pour s’y terrer. En fait, elle entretenait une relation amoureuse avec le mari d’une des prévenus, Sokhna Maï Mbaye, depuis un moment. Cette dernière a découvert des photos de sa rivale où elle était nue et dans des positions pas très catholiques dans le compte Messenger de son mari qui avait ouvert son compte avec le téléphone de son épouse et oublié de se déconnecter, lors de son dernier séjour au Sénégal.
Dépassée par la trahison de son homme, elle est entrée en contact avec Tahiratou pour lui faire part des photos compromettantes qu’elle avait en sa possession et lui a tiré les verres du nez à propos de la relation qu’elle entretenait avec son mari. La prévenue a alors fait des captures d’écran de toutes les photos qu’elle a, par la suite, envoyé a sa meilleure amie Aïssatou Guèye qui, à son tour, les a envoyées au père de son amie, Moussa Mbaye. A son tour, ce dernier les a envoyées à deux de ses amis.
C’est ainsi que les photos de la fille du marabout ont fait le tour de la toile. Une plainte a été déposée et les trois arrêtés et mis en prison.
Attraite hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, S. M. Mbaye a reconnu les faits pour lesquels elle a comparu, mais a déclaré n’avoir jamais eu l’intention de faire du tort à la partie civile. Au contraire, elle a soutenu l’avoir appelée pour lui faire part des photos et l’aurait conseillé de bien se comporter à l’avenir. ‘’Je lui ai dit de faire attention, dès lors qu’elle est d’une bonne famille’’, a-t-elle soutenu. Pour ce qui est de son amie, elle a argué lui avoir envoyé les photos pour recueillir ses conseils sur la conduite à tenir.
Ses conseillers, Mes Abdoulaye Tall et Seyni Ndione, ont soutenu que la partie civile a été la première à commettre l’infraction de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, en envoyant ses photos nues. ‘’La première bêtise a été celle de la partie civile qui s’est fait filmer nue. Elle a une très mauvaise réputation à Touba. C’est une briseuse de ménage’’, déclare Me Tall. Qui a évoqué l’excuse de la provocation. ‘’Ma cliente a été provoquée dans son ménage’’, avant de demander une peine avec sursis, alors que Me Ndione se demande pourquoi cette affaire est jugée à Dakar, alors que les deux parties habitent à Touba. Il a demandé la relaxe pure et simple de sa cliente.
Quant à Aïssatou Guèye, elle a soutenu avoir appelé S. M. Mbaye à la minute qui a suivi la réception des photos. Elle l’aurait mise en garde pour ce qui est de la sensibilité de ces images et a appelé son papa pour lui faire part des photos nues que détenait sa fille. Moussa lui aurait demandé de les lui transférer, chose qu’elle a fait. Selon elle, son implication s’arrête là. ‘’Tout ce qu'elle a fait, c'est conseiller son amie de ne pas distribuer les photos. La société lui est redevable. Elle aurait dû être félicitée’’, a plaidé son conseil Me Assane Dioma Ndiaye.
Pour sa part, le papa de S. M. Mbaye a expliqué avoir reçu les photos de deux personnes différentes, en sus d’Aïssatou. ‘’Je les ai, à mon tour, envoyées à deux de mes amis, mais c’était juste pour connaitre l’identité de la fille’’, déclare-t-il. Maitre Ndiogou a demandé une application bienveillante de la loi et une demande de liberté provisoire pour son client, vu son état de santé. ‘’Il est très malade et essaie de tenir, puisqu’il est incarcéré avec sa fille’’, sollicite-t-il.
Mais sa demande est aussitôt rejetée par le juge. Le représentant du parquet, dans ses observations, a évoqué un différend entre Moussa et le père de Tahiratou. Ainsi, il a soutenu que ce scandale fait office de règlement de compte entre les deux familles. Le parquet a fini par requérir contre tous une peine de 2 ans dont 6 mois ferme. La partie civile, par la voix de Me Clédor Sène, se dit très affligée par cette situation. ‘’Ma cliente a vu sa vie détruite et sa réputation ternie à jamais. Elle a détruit toute la lignée de Tahiratou, juste parce qu'elle sortait avec son mari’’, déplore-t-il. Il a demandé au tribunal de désigner un expert psychologue pour sa cliente et de réserver leurs intérêts jusqu’après le résultat de l’expert. A titre subsidiaire, il a réclamé la somme de 500 millions.
Au finish, l’affaire a été mise en délibéré pour ce 26 décembre.