21 jours de prison pour 12 jeunes
Le tribunal régional de Kolda a condamné 12 jeunes manifestants à passer 21 jours derrière les barreaux, tandis deux autres ont été relaxés des chefs d’inculpation. Le procès a eu lieu ce mercredi 9 septembre.
Parents, amis et proches ont parcouru 55 km hier pour se rendre à Kolda et assister au procès des 14 jeunes de la commune de Diana Malary. Il a démarré à 12 heures 45 minutes et pris fin à 19 heures 30 minutes. A la fin de ce marathon, 12 des jeunes ont été condamnés à 21 jours d’emprisonnement ferme pour participation à une manifestation non autorisée. Ils ont été relaxés des délits de dégradation de biens appartenant à l’Etat et d’association de malfaiteurs. Tandis que Mamadou Sidibé et Aliou Keita ont été relaxés au bénéfice du doute de tous les chefs d’inculpation qui pesaient sur leurs épaules.
Le procureur avait requis un an dont un mois de prison ferme pour tous les accusés. « Car », à son avis « les 14 jeunes ont bravé l’interdiction du sous-préfet de Diendé. Ce qui n’est pas normal ». Il a exhorté les accusés à respecter les règles et la loi. Selon lui, ce n’est pas par la violence, ni par la pression sur l’Etat ou sur la justice, qu’on parvient à avoir ce dont on a besoin. Prenant la parole, l’avocat des prévenus a sollicité la clémence du tribunal. « Il n’y a pas de preuves prouvant que les jeunes ont saccagé un bien appartenant à l’Etat », a-t-il plaidé. Il a ajouté que « ces jeunes ne sont pas des malfaiteurs, même s’ils ont bravé l’interdiction du sous-préfet ».
Ainsi, les 12 jeunes retenus dans les liens de la prévention, vont retrouver leur liberté avant la fête de tabaski. Devant la barre, ils ont tous nié les faits qui leur sont reprochés. Pour échapper à la lourde peine qui pesait sur les épaules, certains prévenus ont justifié leur présence sur les lieux de la manifestation par simple curiosité. « Nous étions partis sur les lieux pour nous enquérir de la situation », ont-ils martelé, avant d’ajouter qu’ils ne sont ni de près ni de loin mêlés à cette manifestation. D’autres, par contre, ont reconnu être des initiateurs de la manifestation. Il s’agit de Norbert Mané, Daniel Noël Mendy et Sékou Konté. Ils ont tout de même précisé que « le jour de la manifestation, ils n’étaient pas sur les lieux, du fait qu’ils n’avaient pas trouvé un consensus par rapport à la date retenue. »
Parmi les accusés, il y a un enseignant (Cheikh M. Sané), un conseiller municipal (Malick Sané), des commerçants et des jeunes sans emploi.
Le 27 août passé, les jeunes de la commune de Diana Malary ont barré la route, brûlé des pneus et jeté des pierres aux gendarmes. Cette manifestation avait pour objet de réclamer de l’électricité dans la localité. Au cours de la manifestation, les jeunes avaient perturbé la caravane du ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, qui était en tournée dans la capitale du Pakao, dans le cadre des vacances citoyennes.
EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)