La marque d’une amitié fraternelle
L’édition 2021 du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) aura lieu du 16 au 23 octobre prochain au Burkina Faso. Elle a été officiellement lancée, hier, au Sénégal, pays invité d’honneur.
La 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a été lancée, hier, au musée des Civilisations noires, à Dakar.
Le Sénégal est, en effet, le pays invité d’honneur de ce grand rendez-vous du cinéma africain placé sous le thème ‘’Cinéma d’Afrique et de la diaspora : nouveau regard, nouveau défis’’.
Selon le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, plusieurs raisons justifient le choix porté sur le Sénégal. ‘’Nous avons fait le choix du Sénégal pour plusieurs raisons’’. Elle a expliqué que le Sénégal est un pays modèle dans le domaine de l’industrie du cinéma africain. ‘’Le cinéma sénégalais a fortement marqué l’histoire du Fespaco avec les cinéastes de grande renommée… Je dois dire que votre pays est une référence’’, déclare-t-elle.
Les relations séculaires entre les pays, la volonté de mettre en lumière le dynamisme de l’industrie sénégalaise de l’audiovisuel et de valoriser en échange d’expériences les accords culturels, de coopération et de coproduction qui lient les deux pays, sont également autant de raisons qui expliquent ce choix, d’après Elyse Thiombiano-Ilboudo qui a été auparavant reçue en audience par le président de la République Macky Sall.
Elle a salué l’engagement du président sénégalais à mener le plaidoyer en faveur du renforcement du soutien de l’Union africaine (UA) à l’organisation du Fespaco. ‘’Le président Macky Sall s’est fait le porte-parole du Fespaco auprès de l’Union africaine et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine pour voir comment renforcer le soutien à ces organisations’’, dit-elle.
Pour les autorités sénégalaises, le choix porté sur le pays est ‘’la marque d’une grande amitié, d’une amitié fraternelle’’, selon le ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal, Abdoulaye Diop. ‘’Le Burkina nous met ainsi à ses côtés pour accueillir les hôtes du Fespaco, à nous convertir en organisateur du Fespaco, à donner à cette édition le cachet de la Téranga, à nous investir pour que la fête soit la plus belle de toutes’’, s’est-il réjoui.
Le gouvernement sénégalais s’est d’ailleurs engagé à apporter un accompagnement technique et matériel pour bâtir le succès de la biennale du cinéma africain. ‘’Nous sommes, au-delà des frontières étatiques, liés dans une continuité historico-culturelle qui imprime sur nos visages, le sourire avenant qui engage respect, considération parenté, besoin inextinguible et affiché d’un commun vouloir de vie commune’’, a dit le ministre Abdoulaye Diop à son homologue.
Réalisée par le peintre burkinabé Christophe Sawadogo, l’affiche du 27e Fespaco met en exergue ‘’une guerrière’’ juchée sur un cheval, une lance dans la main gauche, indiquant de l’autre main une destination devant elle. L’œuvre est en rapport avec le thème de la présente édition qui parle de nouveaux regards. Elle interpelle M. Diop sur l’histoire du Sénégal. ‘’L’étalon blanc et la belle et intrépide princesse Yennenga, fondatrice de royaume, font penser au cheval de Lat-Dior, Malaw, glorieux comme Damel, son maitre, mais également Aline Sitoé, jeune prêtresse et reine de Cabrousse, à 10 ans seulement, résistante farouche. Mais également aux femmes de Nder qui ont aussi porté le sens de l’honneur à la hauteur du sacrifice de leur vie’’, apprécie-t-il.
L’édition 2021 du Fespaco est placée sous une nouvelle dynamique insufflée par les réflexions de la 26e édition, cinquantenaire de la biennale, selon les organisateurs. Le gouvernement burkinabé s’est engagé à ‘’soutenir les innovations et à ‘’faciliter’’ le renforcement du professionnalisme du marché international du cinéma et de la télévision africaine.
D’après le délégué général Moussa Alex Sawadogo, le ‘’Fespaco Pro’’ permet de jouer un rôle lucratif dans le développement de l’industrie du cinéma. ‘’L’objectif est de soutenir le maillon de la fabrication cinématographique’’, dit-il. Il y a d'autres innovations telles que "Yennenga Liboni", consacré aux réflexions.
En effet, au-delà de la proposition de film, le Fespaco est aussi un forum de rencontres d’acteurs. L’idée est de faire en sorte que la manifestation soit non seulement un espace d’éclosion et de promotion de talents, mais aussi du forum du développement de l’industrie cinématographique et de diffusion.
BABACAR SY SEYE