L’Etat travaille pour endiguer le phénomène de l’inexistence de la personne
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La Maison de justice de Keur Massar a abrité, hier, la cérémonie de lancement de la campagne de sensibilisation portant sur l’état civil. Initié par le ministère de la Justice, en partenariat avec Osiwa, ce projet a pour but d’inciter les populations à faire des déclarations en cas de naissance, de décès, de mariage et de divorce.
‘’Enfant perdu, trouvé sans état civil, sans papier, je suis surtout heureux de ne devoir rien qu’à moi-même’’. Cette citation du philosophe André Gide a été rappelée, hier, par le député-maire de Keur Massar, dans la Maison de justice de ladite commune. Il assistait à la cérémonie de lancement officiel des activités du projet de sensibilisation sur l’état civil initiée par le ministère de la Justice, en partenariat avec Osiwa, en vue d’inciter les populations à faire des déclarations en cas de naissance, de décès, de mariage et de divorce. Selon Moustapha Mbengue, force est de reconnaître que la non déclaration à l’état civil a pour conséquence l’inexistence de la personne dans le fichier administratif.
‘’Un tel projet vient à son heure, si on comprend l’ignorance et le manque de considération des populations à cet élément vital pour la survie des populations. De nos jours, beaucoup d’enfants non déclarés à leur naissance, rencontrent des difficultés pour l’obtention de leurs papiers administratifs. Une telle situation a créé une confusion dans les cellules familiales’’, soutient le député-maire. Pour ainsi affirmer que la non déclaration d’enfant ‘’est un crime contre l’humanité’’.
Présidant la rencontre en l’absence du Garde des Sceaux, ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, Aïcha Gassama Tall a expliqué que les maisons de justice ont été désignées, au nombre de 18, pour porter le projet. A l’en croire, la problématique de l’état civil est inscrite au cœur des politiques publiques. En outre, dit-elle, il convient de rappeler que l’état civil permet, sur la base des informations qu’il fournit, de disposer de statistiques fiables pour formuler des prévisions raisonnables. Toutes choses qui donnent, à l’en croire, à comprendre que l’acte d’état civil permet au citoyen de jouir pleinement de ses droits civiques, politiques et économiques.
Dès lors, poursuit-elle, l’absence de déclaration à l’état civil prive le citoyen de son droit de fréquenter l’école, de bénéficier de la confiance des institutions de crédit ou de disposer de précieux actes administratifs lui permettant de mener les actes ordinaires de la vie quotidienne comme voyager, avoir sa carte d’identité, en un mot avoir une existence normale.
‘’C’est la raison pour laquelle la non déclaration à l’état civil de certains faits, en particulier la naissance des enfants, constitue une réelle préoccupation pour notre pays et pour nos concitoyens’’, souligne Aïcha Gassama Tall. Elle ‘’espère que les différentes activités prévues dans ce projet, en termes de caravanes de sensibilisation, de conférences publiques, de causeries de quartier, d’émissions radio, de concerts, d’audiences foraines au profit des enfants des ‘daara’ et des écoles et d’appui en équipements de dix-huit centres d’état civil, des séminaires de renforcement de capacités des acteurs, seront des moments de mobilisation sociale afin de susciter une prise de conscience individuelle et collective de ce problème auquel est confronté notre pays’’.
Pour sa part, le chef du bureau pays Sénégal d’Osiwa, Awa Ba, considère que le droit à la citoyenneté, à l’identité est un droit fondamental qui est à la base même de l’existence du citoyen et de sa participation dans les affaires de la nation. ‘’Nous allons travailler avec les maisons de justice pour endiguer le phénomène de la non indentification. Nous sommes sûrs que le projet aura les résultats escomptés’’, laisse-t-elle entendre.
Les activités de ce projet sont prévues entre juillet et décembre de cette même année.
AWA FAYE