Publié le 4 Mar 2016 - 19:08
SIGNATURE PACTE SOCIAL 2016-2018

Le pétrole et le gaz moins volatiles

 

Un sous-secteur pétrolier et gazier pas inflammable. C’est la boutade du ministre de l’Energie qui a sanctionné la signature d’un pacte social, hier. Syndicats, patronat et gouvernement s’accordent à dire que la voie est désormais plus lisse.

 

Le secteur inflammable du gaz et du pétrole et des activités connexes devrait connaître une relative accalmie pour les trois prochaines années. La signature hier du pacte social qui couvre la période allant du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2018, dans ce domaine, couronne les pourparlers de la deuxième négociation, après celle de 2008, entre mouvements syndicaux et le patronat. Quatorze points ont été révisés. Ainsi les salaires catégoriels connaissent une augmentation générale de 33% pour la période de validité du pacte qui s'étalera comme suit : 15% cette année, 10% en 2017 et 8% en 2018 ; le quatorzième mois de salaire au bénéfice du personnel du secteur pétrolier ; l’augmentation de l’indemnité de logement à 45 mille F CFA pour les trois années. 

L’indemnité de décès pour un ascendant et descendant direct passe à 200 mille francs alors que la prime de naissance est de 100 mille. Les accords comportent d’autres points comme la fin de la sous-traitance et le recrutement des travailleurs sous-traités ainsi que la retraire à 60 ans. Toutes les structures patronales du pétrole (ASP, GPP, ASPP, SAR, Petrosen, Senstock) d’une part et les mouvements syndicaux (SNTPGS, SNTP GAS, plus la CNTS/FC) d’autre part ont paraphé l’accord devant les ministres du Travail et de l’Energie. Thierno Alassane Sall a estimé que ‘‘l’outil de travail ne doit pas être sujet à des aléas et revendications qui surgissent quand on s’y attend le moins’’, alors que le président de l’Association sénégalaise des pétroliers (ASP), Ameth Guissé, s’est félicité que ce nouveau partenariat social se soit démarqué de l’image de lutte syndicale des années 40 et 50.

Syndication

Les négociations du premier pacte 2008-2011 ont duré huit mois, l’accord conclu hier a duré moins d’une semaine et sans l’arbitrage du ministère. Un esprit de dépassement pour un dialogue social fécond salué par Mansour Sy. ‘‘C’est l’aboutissement des travaux signés depuis 2008. Cette forme de négociations a montré ses résultats. Elle est à vulgariser dans tous les autres secteurs pour un dialogue social constructif et renforcé’’, estime le ministre du Travail, du Dialogue, des Organisations professionnelles et des Relations avec les institutions.

Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs, force du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop, a pris la pleine mesure de la tâche qui leur est dévolue. Dans un contexte où les hydrocarbures demeurent encore la forme d’énergie la plus utilisée au Sénégal, le syndicaliste  a invité ses camarades à opter pour une posture de responsabilité. ‘‘Dans le secteur du pétrole, le dialogue social est très rodé. Mais il faut que tous les travailleurs soient syndiqués car ça aide à renforcer la stabilité du secteur’’, a-t-il appelé. Un sens des responsabilités qu’il juge présent chez les travailleurs puisque ceux-ci avaient accepté de laisser tomber l’indexation des salaires sur le coût de la vie, un acquis, après la dévaluation du F CFA en 1994. Le leader syndical espère que cette signature jettera les bases d’une future convention dans le secteur du pétrole.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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