Publié le 1 Oct 2019 - 18:04
STRUCTURES HOSPITALIERES

96 % des services d’accueil ne sont pas aux normes

 

Les acteurs de la santé veulent s’attaquer aux défis de la prise en charge des urgences. Depuis hier, des concertations sont organisées pour mettre fin à la souffrance des patients.  

 

La problématique des urgences a été, hier, au cœur des débats des acteurs du système de santé. Cette question constitue un énorme défi pour les professionnels médicaux. Au point que des plaintes, des menaces, des accusations s’invitent dans le quotidien des blouses blanches. Pour mettre fin à cette situation, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas) organise, depuis hier, des concertations sur les urgences. Selon le président du Conseil départemental de Ziguinchor, Fiacre Coly, représentant l’Union des associations d’élus locaux, l’approche inclusive impliquant tous les acteurs du système sanitaire de même que les usagers dénote, de la part de l’Etat, d’un souci majeur de trouver des solutions efficaces et durables à la problématique des urgences.  A son avis, la diligence dans la mise en œuvre effective des recommandations qui sanctionneront ces journées de réflexion sont d’autant plus impérieuses que les difficultés dans la gestion des urgences ont fini d’émouvoir l’opinion.

 La clameur populaire dans la mauvaise gestion des urgences dans nos hôpitaux, dira-t-il, requiert nécessairement, de la part des autorités, des mesures drastiques. Selon M. Coly, 76 % des structures hospitalières du pays disposent de service d’accueil des urgences (Sau). Parmi eux, 96 % ne sont pas aux normes. Le diagnostic est le même au niveau des centres de santé où 39 % seulement disposent d’une unité d’accueil des urgences aux normes.

De manière générale, soutient le conseiller, nos structures de santé souffrent d’un manque criard de personnel technique spécialisé et d’équipements appropriés. Des insuffisances dans la coordination du transfert des malades des postes et centres de santé vers les hôpitaux constituent, à son avis, également des goulots d’étranglement qui paralysent la bonne gestion des urgences. ‘’Une réforme approfondie des services d’accueil des urgences s’impose donc et devrait pouvoir être le fruit des réflexions issues de ces journées de concertations’’, a souligné M. Coly.

‘’Le médecin urgentiste n’est pas une spécialité reconnue au Sénégal’’

Toutefois, il a magnifié les efforts constants de l’Etat dans la prise en charge des urgences qui entrent dans le cadre global d’une politique sanitaire active. Il s’agit, entre autres, de la création, à l’hôpital Fann, d’un centre des opérations d’urgences sanitaires qui accompagnent l’élaboration et la mise en œuvre des plans blancs au niveau de structures de santé.

Néanmoins,  l’Uael suggère le renforcement du Samu par rapport aux moyens de régulation, à la logistique roulante et au fonctionnement quotidien, mais également le renforcement des Sau régionaux existants pour les mettre aux normes, en termes d’équipement, de ressources humaines avec la formation de médecins urgentistes en nombre suffisant.

Autres propositions faites par le représentant de l’Uael, c’est de réfléchir sur le mode de financement des urgences pré-hospitalières en mettant fortement à contribution les collectivités locales, la Cmu, les assurances, la Rse du privé. Il demande, en outre, de  mettre en place des procédures d’accueil et d’évacuation règlementées par la tutelle et d’améliorer le système de communication entre les structures à l’intérieur d’une même région médicale avec l’implication du médecin-chef de région. Pour lui, il est nécessaire de créer des unités d’accueil des urgences (Uau) dans les centres de santé avec les  normes, les équipements et les trousses d’urgence.

Le directeur du Samu national, Mamadou Diarra Bèye, par ailleurs coordonnateur de ces concertations, estime que le métier de médecin urgentiste est assez récent. Il a été créé il y a une dizaine d'années et il y a plus de 60 médecins qui sont formés. ‘’Nous avons une trentaine qui sont en formation. C'est un diplôme universitaire, mais pas une spécialité reconnue au Sénégal’’.  A l’en croire, s’ils  sont réunis pour parler des urgences, c’est parce qu’ils ont fait un diagnostic sur la question qui fait que la prise en charge puisse être améliorée. A son avis, l'idée est de donner des recommandations pour permettre aux Sénégalais d’accéder plus rapidement à des services d’urgences depuis leurs domiciles. Parce que, dit-il, quand les urgences surviennent, surtout celles vitales, c'est vraiment les premières minutes, voire les premières heures de la prise en charge qui conditionnent la survie. ‘’Quand les urgences sont prises en charge précocement depuis le milieu pré-hospitalier, cela permet aux malades d'arriver à l'hôpital dans de bons services. Il y a beaucoup d'investissements qui ont été fait dans le secteur de la santé et qui doivent être optimisés’’, fait-il savoir.

Pour lui, il est impératif de discuter sur la mise en place de la filière des syndromes coronaires qui sont en train de faire des ravages. ‘’Vous entendez souvent les morts subites ou d'arrêts cardiaques et nous avons de quoi faire pour au moins sauver plus que la moitié des victimes.  L'autre élément qu'il faut mettre en place, ce sont les unités vasculaires. Les Avc sont devenus très fréquents, maintenant. Dans la prise en charge, il y a beaucoup de retard et tout se passe dans la première heure où nous pouvons récupérer plus de la moitié faisant un Avc pour éviter la paralysie qui est en train d'impacter  négativement sur l'économie’’.

VIVIANE DIATTA

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