Les producteurs veulent plus de graines
Le Comité national de suivi de la campagne agricole, conduit par le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, a effectué, hier, une visite au niveau des commissions de Ngohé et de Ndoulo, dans le département de Diourbel. Il a entendu certaines doléances relatives à la remise à temps des intrants comme l’engrais, mais aussi et surtout à l’augmentation des quotas des semences d’arachide.
Mamadou Dieng, 71 ans, domicilié au village de Ngohé, dans le département de Diourbel, est déçu de la qualité, mais aussi de la quantité de semences que chaque personne pourra acheter. Il regrette le régime de feu le président Léopold Sédar Senghor pendant lequel ils avaient ‘’des semences à suffisance et gratuitement’’.
Le septuagénaire, qui s’exprimait en marge de la visite du Comité national de suivi de la campagne agricole, voudrait que les quotas de semences soient revus à la hausse. Très amer, le vieux Dieng, qui est cultivateur depuis l’âge ses 16 ans, déclare : ‘’L’Etat parle de semences mais, en fait, c’est du n’importe quoi qu’on nous vend. Il ne nous donne pas les graines. S’il est logique avec lui-même, il faudra qu’il remette des semences de bonne qualité. Il nous a beau fait croire que la relance économique passe par l’agriculture, mais ce que nous constatons, c’est tout le contraire.’’
Ces paroles de ce septuagénaire rencontré au village de Ngohé suffisent pour démontrer que les semences cédées aux producteurs sont en deçà de leur espérance.
Ces quotas de semences rapportés à la population sont comme une goutte d’eau dans la mare. ‘’La population totale de la commune de Ndoulo tourne autour de 8 283 personnes, réparties dans 56 villages. Ce qui fait 12 kilos de coques par personne. Pour les décortiquées, chaque personne doit se retrouver avec 1,5 kilo’’, explique le président de la Commission de distribution des intrants agricoles Ibrahima Ndiaye.
Mamadou Diouf, représentant du sous-préfet de Ndoulo au niveau de la commission locale de réception et de cession de Ngohé, en a lui aussi fait l’amer constat. ‘’Nous avons reçu le quota de 50 tonnes d’arachide et on a vendu 45, 500 tonnes. Donc, il reste actuellement 4,050 tonnes. Les quotas ne suffisent pas, parce que c’est le même quota que nous recevions depuis 2013, au moment où la population était estimée à 30 000 habitants. Actuellement, la commune compte près de 40 000 habitants et nous continuons à recevoir le même quota. Ce qui n’est pas normal’’, relève-t-il.
Par ailleurs, renseigne Ibrahima Ndiaye, ils ont reçu à Ndoulo 100 tonnes de coques de bonne qualité provenant de l’opérateur Adiou Sène. ‘’Sur les 100 tonnes qu’il devait apporter, il ne manque que 200 kg. Les opérations de vente ont débuté. C’est ainsi que le kilogramme de R2 est cédé au producteur à 230 F CFA. S’agissant du deuxième opérateur Sadikh Ababacar Mbacké, il a apporté 25 tonnes qui représentent le quota qui lui a été alloué. Ce sont des graines écrémées, mais ce sont des tout-venants. Le prix du kilogramme de ces graines est de 540 F CFA. Le sac de 50 kilos coûte 22 000 F CFA. Ce sont des semences décortiquées et nous en avons déjà vendu 654,5 kilos’’.
‘’Il faut signaler que dans la région, nous devons avoir le quota de 4 892 tonnes d'arachide et de ce quota, nous avons 54 % d'écrémées. Le reste, 45 %, est constitué de R2. S’agissant de la mise en place, nous avons reçu 90 % de ce qui nous est destiné. Nous avons déjà débuté la commercialisation du lot reçu. Nous avons vendu les 1 400 tonnes et cela représente 33 %. En ce qui concerne l'arachide, je pense que c'est satisfaisant à 91 %’’, s’est félicité le directeur régional du Développement rural (DRDR) de Diourbel.
Pour les autres espèces que sont le niébé, le sorgho, le maïs et le sésame, le quota n’est pas considérable. Pour le maïs, la vente des 10 tonnes prévues au niveau du département de Mbacké a débuté. Pour le niébé, la semence est disponible, mais la cession n'a pas encore débuté, alors que la réception est à 46 %. Pour le sésame, le quota tourne autour de 42 %. Pour le Sorgho, sur les 85 tonnes prévues, les 25 sont déjà arrivées. Pour le sésame, sur les 127 tonnes, les 45 ont été déjà réceptionnées. Pour le niébé, seules 675 tonnes sont reçues, sur les 1 574 tonnes prévues.
Pour les intrants comme l’engrais, c’est mercredi dernier que la notification est parvenue à la Direction régionale du développement rural.
Boucar Aliou Diallo