On pourra dire tout ce qu’on veut, Moustapha Diakhaté force l’admiration pour ses prises de position courageuses contre son parti (selon les cas) et très mesurées (ou plutôt justifiées) contre ses adversaires. Imaginez ! Le terme le plus péjoratif qu’il utilise contre ses vis-à-vis de l’opposition est ‘‘ânerie’’. Bien sûr, c’est pas gentil, gentil, mais vu le déchainement nauséabond de petitesses orales qui fleurissent dans l’espace politique, véhiculées par mieux placés que lui, il est volontiers excusé. Mais là n’est pas notre propos.

Courageux qu’il est, le ci-devant président du groupe parlementaire de la majorité a tout simplement fait un post Facebook, samedi, pour dire que la ‘‘fatwa’’ du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) dessert l’opposition. ‘‘Une disposition à abroger’’, a-t-il dit, démontrant notamment que ‘‘la Rts ne l’a jamais respectée, sous prétexte de la couverture des activités du président de la République’’ et qu’il en découle une conséquence qui va de soi. ‘‘L’opposition a toujours été la seule victime de cette disposition qui la prive des seuls supports audiovisuels qui lui permettent de faire passer ses messages’’.

Non, non messieurs, ce n’est pas une fake news ! Et oui, oui vous avez bien lu, c’est Moustapha Diakhaté, le plus grand défendeur des réalisations de Macky Sall, qui assume cette position. Une preuve qu’être démocrate, c’est avant tout être libre penseur. Que la démocratie, c’est aussi une ‘‘opposition’’ à l’interne ; qu’affiliation idéologique ne rime pas avec soumission et que modération et tempérance sont deux intrants essentiels au jeu politique. Bien sûr, on ne sera pas surpris de le voir défendre des positions moins défendables à l’avenir (Sénégal rek !), mais ce post a été une vraie éclaircie dans la grisaille du déni médiatique du Cnra et du délit anti-opposition de la Rts. Deux structures qui ont en commun d’avoir connu le même boss. Mais bon... c’est qu’une coïncidence. Merci Moustapha. Merci Karim Séga Diouf. Repose en paix.