Publié le 29 Mar 2023 - 23:38
TENSIONS POLITIQUES ET VIOLENCES

MESURe se joint à la dynamique de paix 

 

À l'occasion d'un grand rassemblement à la place du Souvenir africain, ce mardi, la Mobilisation pour un engagement citoyen vers la souveraineté, l'unité et la refondation (MESURe) a voulu apporter sa pierre à l'édifice dans la conservation de la cohésion sociale. Pour atteindre cet idéal, cette organisation de la société civile prône la culture de la justice et de la vérité, conditions sine qua non à un climat social apaisé.

 

Les appels à la paix et à la détente fusent de partout, face à une situation politique tendue. Dans ce concert d'indignations et de sensibilisations, la Mobilisation pour un engagement citoyen vers la souveraineté, l'unité et la refondation (MESURe) escompte faire entendre sa voix, pour ainsi participer à la conservation de la cohésion sociale.

En effet, hier, à la place du Souvenir africain, même le code vestimentaire était d'allure "paisible". Les participants étaient, majoritairement, tout de blanc vêtus, pour marquer le coup et être au diapason de la paix.  "Le climat social est devenu délétère, parce que ces deux piliers indispensables à la consolidation de la paix sociale ont été fragilisés dans l’espace public sénégalais : la justice et la vérité. Une société sans justice et sans vérité est une société vulnérable.  Car si la justice est l’ossature de la stabilité sociale, la vérité est celle qui en irrigue tous les maillons", a analysé le membre du comité de pilotage de MESURe, Marème Kanté.

"Si, aujourd’hui, la paix est menacée dans notre pays le Sénégal, a-t-elle ajouté, c’est parce que les deux piliers de la paix, que sont la justice et la vérité, ont perdu leur valeur intrinsèque face à une politique partisane, une démagogie, un populisme et une manipulation qui ont fini par saper tous les fondamentaux de la société, à tel point que c’est devenu impossible de cultiver une posture intègre et non partisane. La pensée unique est érigée en règle d’or qui nous contraint à choisir un camp".

Poursuivant son raisonnement, Mme Kanté a donné d'autres raisons plus socioéconomiques de la dégradation du climat social. "Ce qui est aujourd’hui fondamental est que chaque citoyen sénégalais se pose cette question dans son for intérieur : qu’est-ce qui s’est passé pour qu’on en arrive à ne plus se faire confiance ? Pourquoi le climat social est-il devenu aussi délétère ? C’est parce que beaucoup de dérives et manquements ont été notés dans la gestion collective de la chose publique et qui ont fini par creuser un grand fossé entre les Sénégalais. Aujourd’hui, le Sénégal est à la croisée des chemins. Tous les clignotants virent au rouge. Le Rubicon a été franchi à plusieurs reprises dans plusieurs courants de la vie active, autant sur le plan économique, sanitaire, juridique, social que politique. Il est plus qu'urgent de prendre nos responsabilités face à tous ces manquements et dérives, afin d’éviter d’en payer le prix fort", a-t-elle martelé.

Agir maintenant et installer un "dialogue constructif"

Lors de cette manifestation au nom de la paix, MESURe a aussi rappelé l'urgence de prendre à bras le corps cette problématique. Face aux dérives et manquements qui menacent l'unité, la cohésion et le progrès social, l’initiative MESURe a vite compris qu’il faut agir maintenant, afin de dissiper les nuages sombres porteurs de violences et de troubles sociaux qui planent depuis un certain temps dans le ciel sénégalais", a alerté la porte-parole du jour.

Selon Mme Kanté, il ne s’agit plus de chercher à se renvoyer les "responsabilités" et les "fautes", mais plutôt à installer un "dialogue constructif" permettant de repenser et renouveler nos "projets de société", afin que la "justice et la vérité" puissent être ancrées dans les consciences collectives.

Pour MESURe, le temps est venu de soutenir toutes les initiatives citoyennes susceptibles de valoriser et enrichir les acquis sociaux et démocratiques pour la sauvegarde et la préservation du “vivre-ensemble sénégalais dans l’unité et la cohésion sociale".

Mamadou Diop

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