Maïmouna Ndoye Seck travaille à une compagnie aérienne viable
Lors du vote du budget de son département tenu hier, le ministre du Tourisme et des transports aériens a annoncé l’ouverture de l’Aéroport international de Blaise Diagne (Aibd) au plus tard en décembre 2017. Aussi, Maïmouna Ndoye Seck espère-t-elle que la compagnie Air Sénégal pourra commencer, cette même année, à opérer dans de bonnes conditions.
La fin des travaux de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) est prévue en avril 2017, mais, compte tenu des tests de calibrage, du transfert des activités et des essais à vide à réaliser par l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) et l’Asecna, l’ouverture est fixée au plus tard en décembre 2017. C’est la promesse du ministre du Tourisme et des transports faite hier aux parlementaires, lors du vote du budget de son département.
Aujourd’hui, informe Maïmouna Ndoye Seck, 1 500 personnes sont en train de travailler sur le chantier. En l’espace de trois mois, poursuit-elle, les travaux sont passés d’un taux de réalisation de 85% à 93 %. ‘’Cela veut dire que si on continue avec cette cadence, on n’arrivera même pas en fin avril prochain pour boucler le chantier. Maintenant, il y a les opérations de transfert, les essais à faire etc. Et on aura une compagnie aérienne Air Sénégal fonctionnel’’, promet-elle. D’ailleurs, avance Mme le ministre, un consultant international a été choisi pour faire toutes les études ‘’sérieuses’’ par rapport à ladite compagnie. Pour elle, il s’agit, à travers l’instruction qu’ils ont reçue du président de la République, d’éviter de faire du Sénégal un ‘’cimetière de compagnies aériennes’’. D’où l’intérêt, selon l’hôte des députés, d’étudier ‘’minutieusement’’ la viabilité de la compagnie en question.
‘’On a toujours privilégié des décisions de prestige sur la taille des avions à acquérir, les lignes à desservir, sans une analyse économique. Et aucune compagnie sérieuse ne peut survivre avec des taux de remplissage de l’ordre de 30 à 45 %. Sénégal Airlines a été capitalisé à 16 milliards de F Cfa dont une bonne partie n’avait pas été libérée. Présentement, tous les spécialistes nous disent qu’une compagnie de moins de 60 milliards de capital n’est pas viable dans nos zones’’, rapporte Mme le ministre. Selon elle, ce constat justifie la raison pour laquelle le Président Macky Sall a pris un capital de 40 milliards de F Cfa pour Sénégal Airlines. Au besoin, avec l’arrivée d’un partenaire, le ministre a signalé que cette somme peut être portée jusqu’à 100 milliards de F Cfa. Maïmouna Ndoye Seck de se fonder sur les premiers résultats de leur étude qui, avance-t- elle, estime que le Sénégal remplit toutes les conditions pour avoir une compagnie aérienne viable. ‘’L’étude indique que nous devons acquérir, dans un premier temps, cinq avions, un pour l’intérieur du pays, deux pour la sous région, et un long courrier pour Paris. Et ces décisions ont été prises. Ensuite, à l’horizon 2023, le nombre d’avions pourra être augmenté pour aller jusqu’à 9 avec plus de 20 destinations’’, se projette-t-elle.
‘’1 million 600 recensés au Sénégal’’
Face aux parlementaires, Maïmouna Ndoye Seck a reconnu les facteurs qui ont plombé le secteur du tourisme les années passées au Sénégal. Il s’agit de la crise économique de 2008, la situation sécuritaire, la maladie à virus ébola, l’érosion côtière, etc. A ses yeux, l’ensemble de ces facteurs justifiait la tendance baissière des arrivées touristiques constatées. ‘’Nous avons noté, en 2015, une augmentation de plus de 20% sur les arrivées au niveau de l’aéroport Léopold Sedar Senghor.
Par contre, l’arrêt des activités de Sénégal Airlines a eu comme conséquence la baisse des transits. Cette situation a modéré le taux de croissance des arrivées au niveau de l’aéroport pour le porter à environ à 5%’’, constate le ministre. Avant de rappeler qu’ils ont conclu, il y a quelques jours, une étude qui informe que le pays a dépassé, actuellement, 1 million de touristes, 1 million 600 recensés au Sénégal, avec plus de 600 mille logés au niveau des réceptifs hôteliers. Suffisant pour elle de savourer : ‘’Ceci montre la reprise du secteur. Maintenant, cela ne suffit pas, vu les difficultés que nous avons connues dans ce secteur. C’est pourquoi j’ai bien aimé le terme ‘’renouveau du tourisme’’ que nous allons intégrer dans nos messages pour donner au tourisme une place prépondérante.’’
Il faut dire que le budget 2017 du ministère du Tourisme et des transports aériens est arrêté à 27 795 068 380 F Cfa contre 22 880 117 140 F Cfa en 2012, soit une hausse de 4 914 951 240 F Cfa en valeur absolue et 21,48 % en valeur relative.
PAPE NOUHA SOUANE