‘’ Le sommet de Dakar pourrait apporter une meilleure visibilité à nos actions’’
Pourquoi Senghor et Valéry et que vous inspire la francophonie ?
Le projet ‘’Emotions blanches et nègres’’ est ‘’une suite logique de l’album sur les poèmes de Léopold Sédar Senghor, ‘Entre Seine et Sine’’, sorti en 2006, et du disque ‘Back To Africa’ (2007) sur des poètes africains-américains du mouvement Harlem Renaissance’’. La mise en musique des poèmes de Paul Valery est née d'une rencontre avec Maité Vales Bled (conservatrice du musée Paul Valery de Sète) et directrice du festival les ‘’voix vives’’ de la Méditerranée à Sète qui m'avait programmé à son festival et qui par la suite m'avait invité à mettre en musique Paul Valery.
Je me suis intéressé à Paul Valery et notamment à Corona y Coronilla qui sont les correspondances amoureuses de Valery et de Jeanne Leviton ou les poèmes sont écrits comme des chansons. La délégation de la francophonie pour l’organisation du 15 ème sommet connaissant mon travail sur Senghor a voulu que je croise les deux poètes: Senghor et Valery. Le titre ‘’émotions blanches et genres’’ est un clin d'œil à Senghor car il accueille dans son royaume d'enfance, Valery. La francophonie est un espace de culture d'abord pour moi car utilisant une langue héritée. Donc c'est une chance, pour nous. Il faudra que les artistes que nous sommes puissent utiliser cette langue qui nous est commune (sans pourtant oublier nos langues nationales).
Qu’est ce que le sommet de Dakar pourrait apporter aux acteurs culturels ?
Le sommet de Dakar pourrait apporter une meilleure visibilité à nos actions tant au Sénégal, que dans l'espace francophone. Mais au delà du sommet, ce qui compte c'est la pérennisation de nos structures si souvent fragiles. Le projet émotions blanches compte se déployer au Sénégal et dans l'espace francophone ainsi que le monde.
Où en êtes-vous avec la relance de l’espace culturel Keur Meissa?
Nous continuons à nous appuyer sur l'espace culturel Keur Meissa pour nos actions. Les programmations des artistes aussi continuent. Au niveau du restaurant, nous travaillons avec un talentueux chef Kandé Mbaye qui valorise les produits locaux. Les projets mettent du temps à se réaliser, c’est le cas pour celui de l'institut des métiers de la musique. Nous continuons à convaincre des partenaires extérieurs et du Sénégal de soutenir nos projets. Nous résistons, c'est notre crédo.
B.BOB