L’un des soumissionnaires risque six mois pour abus de confiance et FUF
Le parquet a requis hier 2 ans dont 6 mois ferme contre un consultant en communication qui avait soumissionné à un appel d’offres de l’Ohada. A. Fall est traîné en justice par ses deux co-contractants qui l’accusent d’avoir fait main basse sur l’argent gagné.
Amdy Fall, Mamadou Ndao et Momar Thiam sont chacun gérants d’une agence de communication. Le trio s’était associé pour soumissionner à un appel d’offres lancé par l’Ohada en vue de l’élaboration et de la mise en œuvre de sa stratégie de communication. Après sélection, le secrétariat permanent a retenu l’offre des Sénégalais qui devaient empocher la somme de 232 millions F CFA. Si jusque-là tout allait bien, les choses ont fini par se compliquer entre partenaires qui ont vu le contrat leur filer entre les mains. Pis, Mamadou Ndao et Momar Thiam n’ont pas reçu le plus petit centime lorsque l’Ohada leur a versé un acompte de 23 millions. Selon eux, leur collaborateur Amdy Fall a non seulement usé du faux, mais il s’est emparé de l’argent versé.
D’après les plaignants, ils avaient désigné Amdy Fall comme leur point focal. Mal leur en a pris car ils n’ont plus reçu aucune information jusqu’au jour où, a raconté Thiam : ‘’Amdy m’a envoyé un mail m’annonçant le virement de 23 millions F CFA’’. Poursuivant leurs narrations, les deux plaignants ont expliqué que le prévenu a imité leurs signatures dans un document destiné à l’institution. Qu’il a aussi modifié les termes du contrat.
Ainsi, au lieu de contacter ses partenaires, il s’est permis de faire un travail en solo, en faisant un rapport des lieux. Seulement en recevant le document, les responsables de l’Ohada se sont rendu compte que le travail fourni ne reflétait pas le profil qu’ils recherchaient. Ils l’ont trouvé ‘’médiocre’’. Sans hésiter, ils ont résilié le contrat avec les Sénégalais, en critiquant sévèrement le rapport. Ce qui a mis Mamadou Ndao et Momar Thiam dans tous leurs états, d’autant qu’ils n’ont jamais participé à l’élaboration d’une stratégie de communication. Lorsqu’Amdy a été interrogé à la police, il a justifié les imitations de signature par des contraintes de délais, car il fallait se rendre en Côte d’Ivoire.
Mais hier, à la barre, il a soutenu que c’est son directeur technique qui a signé à la place Thiam et affirme que Ndao a bel et bien signé. Ce dernier l’a contesté arguant qu’il se trouvait à l’étranger au moment de la signature. L’argent, a poursuivi le prévenu, a été dépensé pour les besoins du contrat. Puisqu’il n’en a pas apporté les preuves, le conseil des parties civiles, ainsi que la représentante du parquet, estiment que le délit d’abus de confiance est constitué, de même que le faux et usage de faux dans un document administratif. Outre le préjudice financier, Me Cheikh Ahmed Ndiaye a estimé qu’il y a un préjudice moral, puisque le prévenu a écorné l’image de ses clients qui réclament 15 millions. Pour la défense, il s’agit d’une affaire purement civile, puisqu’il s’agit d’une affaire de comptabilité entre associés. Le tribunal va trancher jeudi prochain.
FATOU SY