Poisson d’avril ou révolution dans la démarche politique du peuple sénégalais ?
Ce n’est point un poisson d’Avril, rassure-vous : des citoyen-ne-s sénégalais- es se sont mobilisé-e-s à l’intérieur du pays, en Afrique comme dans toute la diaspora, pour collecter de l’argent, récolant en moins de 48 h, à travers les réseaux sociaux et autres supports, bien plus que le montant de l’objectif initial fixé à 09 millions de FCFA, destinés à payer un véhicule au camarade Guy Marius Sagna. Ce faisant, il s’est agi pour nos compatriotes d’assurer les déplacements et la sécurité de Guy dans le déploiement de ses activités au service des différentes composantes du peuple souffrant, au Sénégal et en Afrique. Cette formidable mobilisation a été le fait de toutes les couches sociales, des plus jeunes aux plus âgés, des hommes comme des femmes de toutes professions, qui avec ses 500 F, qui avec ses 100 000 F ou plus, qui en argent, qui en nature.
De mémoire du militant quasi-septuagénaire que je suis, un tel geste est pratiquement sans précédent dans la trajectoire de lutte, je pourrais même dire, dans l’histoire politique moderne de notre pays, le Sénégal. Un authentique changement de paradigme ! Pour l’essentiel en effet, les Sénégalais- es nous avaient habitués jusqu’ici à considérer le leader comme ‘’l’unique propriétaire et responsable’’ du parti, de l’organisation et même du combat : « Noo ngi sa ginaaw » (« ensemble derrière toi pour te soutenir ») ! Selon cette conception de la politique ou du rapport dirigeant / citoyen, il appartient au premier, non seulement de donner les moyens du combat, mais même de régler à ses frais jusqu’à la facture d’eau et d’électricité ou l’ordonnance médicale de son concitoyen ! Dans cette sorte de marché de dupes, le politicien traditionnel entretient et cultive une relation de dépendance clientéliste de son interlocuteur à sa personne, pendant que de son côté, le membre de l’organisation ou le citoyen électeur joue à fond la carte intéressée de la rétribution de son ‘’soutien’’.
C’est un tel paradigme que renverse totalement la nouvelle démarche de citoyenneté consciente, active et responsable qui a consisté à payer un véhicule à Guy Marius, en toute autonomie et loin de tout marchandage de politique politicienne. Une vraie révolution en marche, une nouvelle éthique de l’engagement qui émerge, une nouvelle conscience politique et citoyenne qui s’affirme. Le camarade Guy a su, en théorie et surtout en actes, incarner la défense intransigeante et courageuse, constante et sans calcul, des intérêts fondamentaux des différents segments populaires, des villes comme des campagnes.
En retour, notre peuple, toutes franges confondues, s’est retrouvé pleinement dans le discours comme dans la pratique politique et citoyenne du combattant Guy Marius Saga : il l’a ainsi adopté en tant que son authentique et digne fils. Comme quoi le peuple sait reconnaitre les sien et quelque part, comme disait récemment l’autre, la nouvelle conscience populaire en marche est en avance sur les mentalités et comportements surannés de nos hommes et femmes politiques traditionnels !
Jërëjëf Guy G ! Félicitations à tous et toutes, nous pouvons avoir espoir et foi en la capacité de notre peuple, sa jeunesse en tête, non seulement à transformer positivement ses formes de conscience, mais aussi à assumer les nécessaires tâches de refondation politique et sociale, institutionnelle et culturelle, dont est grosse la société sénégalaise.
Dakar, le 30 mars 2021
Madieye Mbodj, Délégué Général de
Yoonu Askan Wi / Mouvement pour l’Autonomie Populaire