Cette maladie fait-elle encore peur ?
Hier, à l'occasion de l'atelier de restitution des résultats et de clôture du projet ‘’Bien vieillir avec le VIH’’ (VIHeillir), le président du Conseil national des aînés du Sénégal, Mame Birane Faye, a indiqué qu'il est aujourd'hui plus simple de vieillir avec le VIH que de vieillir avec d'autres pathologies.
Pour prendre en charge des personnes âgées vivant avec le VIH, le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) a lancé le projet VIHeillir en 2021.
En effet, hier, lors de l'atelier de restitution des résultats et de clôture de la première phase dudit projet, le président du Conseil national des aînés du Sénégal, Mame Birane Faye, a souligné qu'aujourd'hui, il est plus simple de vieillir avec le VIH que de vieillir avec d'autres pathologies. Pour sa part, le docteur Mamadou Khoumé, le chef de Service gériatrie de l'hôpital Fann et coordinateur du projet ‘’Vieillir avec le VIH’’, a indiqué que les personnes vieillissantes vivant avec le VIH sont confrontées au défi de la conicité du VIH. Parce que, explique-t-il, les antirétroviraux de haute performance ont transformé le cours de cette maladie, qui est devenue une maladie chronique, considérée comme une comorbidité. Cependant, a-t-il précisé, ces personnes âgées sont plus exposées que celles âgées non vivant avec le VIH à la survenue des comorbidités classiques comme le diabète, l'hypertension artérielle et autres.
C'est dans ce contexte, a-t-il fait savoir, que le CRCF et ses partenaires ont mis en place ce projet pour que ces personnes vieillissantes vivant avec le VIH puissent avoir accès à la prise en charge de l'hypertension artérielle, du diabète, de l'hépatite B et C, et les cancers du col.
D'après lui, aujourd'hui, la moyenne d'âge des personnes vivant avec le VIH est de 75 ans. Dans le même sillage, le Dr Khoumé a lancé un appel à l'ensemble de ses collègues, à la communauté scientifique et internationale et aux autorités d'apprendre à vivre dans une société pour tous les âges, c'est-à-dire prendre en charge toutes les personnes vivant avec le sida. Avec ce projet, a-t-il indiqué, ils savent aujourd'hui exactement quelle est la prévalence de l'hypertension artérielle chez les personnes âgées vivant avec le VIH et ils savent comment les prendre en charge. Dans sa deuxième phase, informe-t-il, le projet sera décentralisé au niveau communautaire, notamment à Kaolack.
"Aujourd'hui, la moyenne d'âge des personnes vivant avec le VIH est de 75 ans"
Pour sa part, la représentante du secrétaire général du CNLS, Fatoumata Ly, a rappelé qu'au début de la lutte contre le VIH, leur problème majeur était de prendre en charge des patients qui décédaient et qui n'avaient pas de traitement. Ensuite, a-t-elle ajouté, ils sont "arrivé à l'étape où c'est le PVVIH prenait un repas de comprimés, c'est-à-dire une grande quantité de médicaments".
Mais, dit-elle, après les efforts consentis par tous les acteurs et les résultats de la recherche, "on est actuellement à un comprimé par jour. C'est dire que, insiste-t-elle, le VIH est maintenant une maladie chronique comme l'hypertension artérielle et le diabète".
De l'avis de Fatoumata Ly, actuellement, la personne vivant avec le VIH doit être prise en charge en intégralité. Car, explique-t-elle, "son problème, ce n'est plus le VIH, parce que ce problème ils l'ont déjà réglé. Son problème, dit-elle, c'est la prise en charge des comorbidités, à savoir l'hypertension artérielle, le diabète, le cancer, mais également l'hépatite B et C".
Selon elle, pour relever les défis, "il faut que chacun s'y mette pour qu'ensemble on atteigne les objectifs fixés et qu'on permette à ces personnes âgées de vivre et de bien vieillir. Car, rassure-t-elle, ce n'est plus un tabou".
Ainsi, conclut-elle, "prenons nos médicaments, exposons nos problèmes aux acteurs de la santé".
FATIMA ZAHRA DIALLO