Impliquer les femmes dans la recherche de solutions
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Lors d’un atelier qui regroupait, hier, des femmes civiles et celles engagées dans les forces de défense et de sécurité, la directrice de l’Équité et de l’Égalité de genre (DEEG), Astou Diouf, a listé un certain nombre de solutions pour juguler les violences basées sur le genre.
C’est un truisme de dire que les violences basées sur le genre (VBG) se banalisent au Sénégal. La preuve par les milliers de cas qui ont été recensés durant ces dernières années par divers organismes indépendants. Pour mettre un terme à ce fléau, la directrice de l’Équité et de l’Égalité de genre (DEEG) au ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants a esquissé quelques pistes de solution.
Selon Astou Diouf, le chef de l’Etat a demandé depuis mai 2017, de respecter les dispositions relatives à la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur les femmes, la paix et la sécurité. Ce, en actualisant notre plan national en tenant compte des nouveaux paradigmes sécuritaires tels que l’extrémisme violent.
Il s’agit, selon elle, de mettre en place un mécanisme national intégré d’alerte précoce et de prévention des crises, conflits et toutes menaces à la paix, notamment l’extrémisme violent, et de lutter contre l’insécurité des femmes et des jeunes filles, de favoriser la représentation et la responsabilisation des femmes dans les dispositifs et processus de prévention, de négociation et de maintien de la paix par les FDS et dans les missions diplomatiques. Mais aussi, il sera question, d’après elle, de garantir les conditions de sécurité pour les femmes et les jeunes filles, en tout temps et dans les situations de crise ou de conflit, contre toutes formes de violences à caractère sexuel ou basées sur le genre, en améliorant les services de la justice, de la police et de l’armée à cet effet.
‘’La résolution 1325 a fait l’objet de 2 plans d’action au Sénégal. Le premier, couvrant la période 2011-2015, servait de cadre d’action pour corriger les inégalités fondées sur le sexe, lesquelles inégalités accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles face aux conflits et à l’insécurité. Sa mise en œuvre effective devait aboutir à une meilleure protection des droits des femmes, à reconnaitre leur contribution aux efforts de paix et à favoriser leur participation et représentation dans les structures décisionnelles’’, a dit Mme Diouf. Pour qui, il y a déjà la promotion du budget national alloué aux organismes gouvernementaux, la mise en place d’un fonds d’assistance judiciaire par l’État dont 25 % sont affectés aux femmes victimes de violence, la budgétisation sensible du genre, l’existence de
programmes transversaux et la généralisation des cellules genre au sein des ministères. Ce dernier est effectif depuis 2017, précise-t-elle.
En outre, la directrice de l’Équité et de l’Égalité de genre a souligné les problèmes à résoudre. Il s’agit, selon Astou Diouf, de la disponibilité des données due à l’absence d’un mécanisme spécifique de traitement des statistiques genre de manière générale, d’une allocation budgétaire conséquente dédiée à la mise en œuvre du plan d’action 1325. Elle milite aussi pour l’efficacité du cadre de coordination, de reporting et de suivi-évaluation des activités de l’Agenda national des femmes. Entre autres.
CHEIKH THIAM