Lors de sa visite à Dakar, le président français François Hollande a annoncé devant l'Assemblée nationale sa volonté de faciliter aux étudiants l’entrée en France grâce à des procédures d'obtention de visa allégées. Un discours qui a fait réagir des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop qui demandent à voir.

Le discours du président de la République française devant les députés sénégalais, le vendredi 13 octobre à Dakar, a suscité beaucoup de réactions et de commentaires chez des étudiants de l'Université de Dakar. La plupart d'entre eux saluent cette intention en affirmant que «c'est une excellente idée» qui sera profitable aux étudiants souhaitant poursuivre leurs études en France. Parmi eux, Abdoul Aziz Samb, étudiant en Licence 1 à la Faculté des Sciences juridiques et politiques, que nous avons trouvé en pleine révision. «C'est une initiative noble, dit-il, mais il est nécessaire qu'elle soit accompagnée par les autorités sénégalaises elles-mêmes dans sa réalisation.» A ses yeux, une plus grande flexibilité dans la délivrance des visas aux étudiants sénégalais serait «une ouverture de la France sur les autres». Ce serait une preuve que les autorités françaises attachent de l'importance à la «recherche de la qualité» et «au développement du Sénégal sur le plan politique, économique et social», ajoute Abdoul Aziz Samb.

«Construire des universités ici»

Pour sa part, Mountaga, autre étudiant en licence dans la même faculté, entouré de ses documents à la Bibliothèque universitaire, est d'avis que l'annonce du président français est positive, mais «il est préférable que la France aide le Sénégal à construire d'autres universités pour accueillir la pléthore d'étudiants ; des universités capables de répondre de manière efficace aux besoins de formation locaux».

Par contre, une certaine frange estudiantine préfère se départir de toute illusion sur cette question, histoire d'éviter les déceptions sans doute. C'est le cas de Yaye Fatou, de la Faculté des Sciences et techniques. «Ce sont des promesses qui ont toujours été faites, mais jamais tenues», lâche-t-elle. «C'est du bluff», souligne-t-elle avec plus de tranchant même si elle dit souhaiter que cela se réalise le plus tôt possible. A ses côtés, Aminata Sidibé, en second cycle, est loin d'être impressionnée par cette annonce de Hollande. «Il n'y a plus rien à faire en France maintenant si l'on sait que les étudiants y sont confrontés à des difficultés de toutes sortes», explique-t-elle. «Moi, je préfère rester au Sénégal et y poursuivre mes études.» D'ailleurs, il est possible de réaliser «un excellent cursus universitaire» tout en restant au pays, pense-t-elle.

Dans tous les cas, les étudiants intéressés et/ou emballés par le discours du président François Hollande attendent de voir ce que sera le changement promis dans la délivrance des visas par le Consulat de France à ceux qui en feront la demande. A l'unanimité, tous espèrent que ce n'est pas une annonce de plus.

HABIBATOU WAGNE (STAGIAIRE)

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