Commentaire : Ces vautours qui dépouillent la bête.
Cela donne au palais une image de personnalités souvent militants de la 25° heure qui viennent assiéger le bureau du dernier transhumant en charge, justement de distribuer la manne électorale censée sauver le président Wade qu'on sait rapide à dégainer des sous persuadé qu'il est chaque sénégalais a son prix. Le spectacle donné tous les soirs dans ce monument de la République, avec des individus uniquement stressés non par l'avenir immédiat de notre pays mais par la somme avec laquelle ils ressortiront du bureau de Mamour Cissé fait peine à voir. D'abord parce qu'il est pénible de voir un tel homme qui aurait pu avoir le destin politique d'un Nelson Mandela, finisse son parcours politique juste considéré en simple business, entouré de vautours qui viennent se servir sur la bête. Cela ressemble à la fin du règne socialiste, où des leaders sentant la fin du régime venaient dans le même bureau promettre de sauver Diouf et ne pensaient en fait qu'à se sauver eux-mêmes, en emportant avec eux ce qu'il était possible d'emporter avant des lendemains de vaches maigres, voire de dangers carcéraux plus grands encore. On vient récupérer ce qu 'il est encore possible de récupérer. On voit de telles images lors de catastrophes naturelles et les premières mesures lors d'un séisme est de sécuriser les endroits liés à l'économie, pour éviter les pillages. Nous sommes à en voir ces hordes qui chaque soir envahissent l'avenue Léopold Sédar Senghor, se bousculant pour entrer au palais, au bord d'un tremblement de terre et les naufragés de l'alternance viennent arracher ce qui reste à prendre, histoire d'avoir leur part du festin ou du butin, c'est selon. C'est définitivement triste pour un homme qui aurait pu entrer dans l'Histoire et qui finit vautré dans des petites histoires d'enveloppes distribuées dans ses couloirs à des excités, affamés qui n'avaient pas eu accès à la table où l'on festoyait.
Jean Pierre Corréa